Le président du Syndicat des praticiens de la santé publique a été inculpé pour atteinte à corps constitués suite à une plainte déposée par le ministère de la Justice. Les pouvoirs publics sont, selon toute vraisemblance, déterminés à en finir avec les syndicats autonomes. La persécution des cadres et premiers responsables de ces organisations se poursuit. Pis, la mise en branle de la machine judiciaire pour mater les syndicalistes est devenue systématique. En effet, après le CLA et le Cnapest, c'est au tour du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) de faire l'objet de poursuites judiciaires. Le président et porte-parole de ce mouvement a été convoqué et auditionné par les services de police du commissariat de Hussein-Dey le 11 avril dernier. C'est ce qu'indique un communiqué du SNPSSP parvenu, hier, à la rédaction. Le Dr Yousfi a été présenté le jour même devant le procureur de la République du tribunal de la même circonscription, ajoute le même document. Les brimades ne s'arrêtent pas là. Le président du SNPSSP est traduit le lendemain devant le juge d'instruction du tribunal de Hussein-Dey qui lui signifiera son inculpation pour atteinte à corps constitués et diffamation. La machine judiciaire a été actionnée suite à une plainte du ministère de la Justice qui reproche au premier responsable du SNPSSP des déclarations faites lors d'un point de presse tenu le 24 octobre 2004 ; date à laquelle la grève du syndicat avait été déclarée “illégale” par le même tribunal. S'appuyant sur un “vice de procédure”, le ministère de la Santé avait déposé une plainte contre le SNPSSP qui avait lancé une grève illimitée au mois d'octobre dernier. Questions : pourquoi avoir attendu six longs mois pour réagir ? Quelles sont les déclarations qu'on reproche au syndicaliste ? Les responsables du syndicat étaient injoignables, hier, pour plus d'informations. Nous nous sommes rabattus sur le Conseil national de défense des libertés syndicales (CNLS) qui a dénoncé “ces intimidations”. Le Dr Besbès estime que “l'intimidation des syndicats les plus en vue rentre dans le cadre d'une campagne de déstabilisation de ces organisations. L'objectif est d'aboutir par la force de la loi à la stabilité sociale”. Il aurait été plus judicieux, ajoute notre interlocuteur, d'y aboutir “par un dialogue avec tous les partenaires sociaux”. M. B.