Tout est à faire ou à refaire dans le secteur du tourisme et de l'hôtellerie. Les responsables du secteur semblent enfin enclins à admettre cette réalité et à l'intégrer dans leur plan d'action. C'est du moins ce qui ressort de la nouvelle restructuration dont fait l'objet le groupe public Hôtellerie Tourisme (HTT) qui s'attelle à revoir son organisation fonctionnelle pour tenter de s'adapter aux nouvelles réalités socioéconomiques. Il s'agit d'un nouveau schéma à mettre en place, qui préconise de passer de 17 à 9 filiales, regroupées principalement par spécialité, à leur tête la filière thermale. "L'objectif de cette nouvelle restructuration obéit au souci d'optimiser les synergies et réduire les charges", nous a confié un cadre du groupe, qui rappelle que la configuration actuelle du groupe avait été formalisée dans les années 80, lors de la grande restructuration du secteur public économique. "Elle a été réalisée, nous explique-t-il, sur la base de la réduction de la taille des entreprises et la décentralisation de ces dernières dans l'esprit du regroupement." Notre interlocuteur reconnaît, ainsi, que "ce schéma a atteint ses limites aujourd'hui à l'heure des grandes alliances, des chaînes, des standards et des spécialisations". C'est ainsi qu'apparaît la nécessité de revoir le schéma dans son ensemble y compris en ce qui concerne le volet ressources humaines qui dicte, en effet, un rajeunissement des effectifs. "La configuration actuelle ne correspond plus aux aspirations du secteur du tourisme et de l'hôtellerie", assène notre interlocuteur, qui indique que "l'endettement pèse très lourd et intervient dans des moments très difficiles pour le groupe, du fait que les éléments qui peuvent générer une plus-value ne sont pas réunis". Une tâche plutôt ardue pour la nouvelle équipe du HTT et tous les nouveaux cadres désignés à la tête des filiales et des établissements dépendants. "Comme il n'existe pas de marché touristique à proprement dire, il est primordial de ne pas confondre entre la politique de tourisme et l'industrie du tourisme", tient-il à souligner, recommandant de réduire le volet social dans la mesure où la lourdeur de l'endettement fait que le groupe HTT doit absolument repenser les aspects de planification et aller à neuf filiales et faire face à cette réalité "si on veut que le tourisme devienne une industrie et le transformer en activité commerciale par excellence". Il en résulte aussi l'amélioration de la ressource humaine, la rénovation des établissements et l'amélioration de l'acte de gestion en lui-même pour être en adéquation avec son époque et surtout en phase avec les attentes de la clientèle aussi bien locale qu'internationale. Le thermalisme algérien veut reprendre sa place Malgré les énormes potentialités que recèle le pays en termes de sources thermales, l'Algérie reste, cependant, loin derrière les pays voisins, pour ne pas en citer d'autres, et accuse un retard qui ne se justifie aucunement pour se classer, y compris dans ce domaine, comme le dernier de la classe. Les responsables ambitionnent, certes, de faire du développement de cette activité une des priorités du groupe public. "Le métier du thermal est totalement différent des autres spécialités dans le tourisme et n'a de commun avec les autres segments que la partie hébergement-restauration", a précisé notre interlocuteur, en insistant sur le fait que "le thermal doit se distinguer par la qualité des soins". "Avec nos 200 sources, nous sommes censés être un pays thermal par excellence, et si ce n'est pas le cas, c'est tout bonnement parce que nous ne disposons pas de lieux adéquats pour développer cette activité. Nos sources thermales sont plutôt des hammams (bains maures) qui ne permettent pas à l'Algérie de bien se placer dans ce domaine en comparaison avec les pays de la Méditerranée", a déploré notre interlocuteur qui fait preuve d'optimisme malgré tout, en confiant que "pour le groupe HTT, il est grand temps de changer la donne, et place au thermalisme qui constitue l'une des priorités dans la nouvelle vision du HTT". En ce sens, il est question alors d'introduire les soins qui touchent au bien-être en termes de rhumatologie, d'orthopédie et d'ORL, et de compter sur les compétences de chefs de service émérites dans ces spécialités dans les stations thermales. Le Centre de thalassothérapie de Sidi-Fredj, en cours de rénovation, devra reprendre ses activités fin 2018, comme il est prévu de développer d'ici 3 à 4 ans des SPA et des centres de thalasso à Oran, aux complexes des Andalouses, à Bougaroun (Skikda) et à Matarès (Tipasa). Nabila Saïdoun