La Fédération du commerce, tourisme et artisanat récuse cette restructuration pour ne pas avoir été associée à la démarche. Dans le cadre du nouveau schéma d'organisation des biens publics marchands, lequel prévoit la restructuration des Sociétés de gestion des participations, le secteur du tourisme a fini par arracher le quitus du Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour une copie revue et corrigée après avoir opposé un niet à une première mouture. La nouvelle configuration des entreprises publiques du tourisme parle alors de la "suppression de Gestour" sur laquelle le ministère du Tourisme a focalisé sa démarche pour des raisons qui restent à expliquer. Mais devant le silence du département de Nouria Zerhouni, ministre en charge du secteur, qui semble juger "inutile" de s'exprimer sur la question (aucune sortie médiatique à ce propos), les langues vont bon train, mettant en exergue "une certaine animosité" nourrie à l'encontre de Gestour, mais aussi et surtout, "des décisions prises à la hâte sans aucune réelle stratégie ou vision anticipative". Mais le fait est que le CPE a bel et bien entériné la proposition du ministère tout en se préservant et gardant une marge de manœuvre en stipulant : "Approuve, sous réserve de revoir les missions du groupe, le schéma de réorganisation des entreprises publiques du secteur du tourisme proposé par le ministère, qui consiste en la suppression de la SGP et sa transformation en groupe Spa ‘Hôtellerie, tourisme et thermalisme' auquel sont rattachées cinq filiales." Une décision qui va réellement chambouler le secteur et signe le départ de pas mal d'anciens responsables du secteur hôtelier. "Si vraiment on voulait insuffler un réel changement et rajeunir les compétences comme ils le prétendent, il faudrait commencer par ceux qui sont en poste depuis des decennies", nous a assuré un expert dans le domaine. Et d'ajouter : "Cette démarche est nécessaire. Mais encore faudrait-il avoir les moyens et les compétences nécessaires pour mettre en pratique un tel processus qui ne s'improvise pas." La Fédération du commerce et du tourisme récuse, pour sa part, cette restructuration pour "ne pas avoir été associée à la démarche". Une démarche qui prévoit, d'ailleurs, cinq filiales qui relèvent de HTT ; transformation du statut de l'EGT Centre et fusion de l'EGT Sidi-Fredj et de l'ET Kabylie et l'ensemble de leurs établissements. Transformation du statut de l'EGH El-Djazaïr et fusion-absorption de l'EGT Zéralda, Tamanrasset, Ghardaïa et de l'entreprise de thalassothérapie de Sidi Fredj et de l'ensemble de leurs établissements. Transformation du statut de l'EGT Annaba et fusion avec des EGT Est Biskra et de l'ensemble de leurs établissements et la transformation de l'EGT de Tlemcen et fusion avec les EGT Les Andalouses de l'Ouest, Tipasa, Hammam-Righa et de l'ensemble de leurs établissements. Transformation du statut de l'EGH El-Aurassi portant transfert des actions de l'Etat au nouveau groupe (sans changement de son périmètre en raison de la cotation de 20% de ses actions en Bourse). Il y a lieu de relever, à ce titre, le rattachement des EGT Tipasa, Hammam-Righa et Sidi Fredj à la filiale EGH El-Aurassi et limiter la représentation de l'administration au sein des CA des groupes et entreprises, et les ouvrir aux banquiers et experts spécialisés dans le tourisme. Ce schéma, qui devrait être mis en œuvre avant la fin du mois de juillet prochain, requiert une décision du Trésor public pour la constitution du capital du groupe et des filiales à créer. N. S.