Les avocats des détenus du Hirak du Rif ont révélé que le procureur du roi fixera "dans deux semaines" la date du début de leur procès, dans lequel Nasser Zefzafi risque la peine capitale si les inculpations retenues contre lui par le juge d'instruction sont confirmées. Le juge d'instruction près de la cour d'appel de Casablanca a terminé le 10 août l'enquête concernant 53 manifestants du Hirak dont le leader du mouvement Nasser Zefzafi, ont rapporté de nombreux médias marocains. "Un renvoi sera adressé au procureur du roi qui décidera des poursuites requises contre nos clients et le début du procès", a révélé Rachid Belaali, coordinateur de la défense des détenus du Hirak du Rif. Ce dernier a indiqué également que la procédure prendra du temps, "ça peut prendre jusqu'à deux semaines", tout en précisant que des demandes de liberté provisoire pour certains manifestants du mouvement de contestation du rif ont été rejetées. Ceci étant, le leader du Hirak du Rif et d'autres détenus sont accusés, notamment, d'"atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat à travers la perception de sommes d'argent", "ébranlement de la loyauté des citoyens envers l'Etat marocain" ou encore "participation à un attroupement armé", selon les mêmes sources. Rappelons que Nasser Zefzafi, et six autres militants, qui ont été placés en détention préventive au terme d'une garde à vue de deux fois 96 heures après leur arrestation le 29 mai, sont également accusés de "préparation d'un complot visant à porter atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat". Réagissant à ces informations, le procureur du roi près la cour d'appel de Casablanca a affirmé qu'elles sont "fausses et ne reposent sur aucun fondement juridique". De plus, a-t-il ajouté, le "dossier de cette affaire est encore entre les mains du juge d'instruction qui est, en vertu de la loi, le seul en droit d'ordonner la poursuite, la non-poursuite ou de se déclarer incompétent". Dans la foulée, il a déploré la publication de ce genre d'informations, qui a pour but, selon lui, "d'influencer le déroulement de l'enquête". Le procureur du roi rappelle que le "dossier de cette affaire est encore entre les mains du juge d'instruction qui est, en vertu de la loi, le seul en droit d'ordonner la poursuite, la non-poursuite ou de se déclarer incompétent". Par ailleurs, la situation s'est de nouveau tendue dans la ville d'Al-Hoceima, où les appels à manifester se multiplient après la mort d'un manifestant qui a succombé mardi à ses blessures graves causées suite à des heurts avec la police lors d'une manifestation dans cette ville. Au cœur des crispations, le décès mardi d'Imad Attabi, qui était plongé dans le coma depuis sa blessure à la tête le 20 juillet, lors d'affrontements dans la ville d'Al-Hoceima. "Le Hirak a désormais un martyr, un leader, des détenus, des symboles et un cahier revendicatif", a estimé le journal marocain Akhbar Al Yaoum, qui a évoqué un "sentiment d'injustice" dans cette région du Maroc. Merzak Tigrine