L'artiste peintre Karima Zidani à certes la main verte ! S'il en est une preuve, celle-ci est ensemencée dans le thème d'une mise au vert qu'elle a esquissée sur sa toile de Pot de fleur qu'elle a posée en guise d'un signe de bienvenue sur la s'qifa de la galerie d'arts Aïcha-Haddad, jusqu'au 25 août. Et depuis, l'antre de l'art à tout l'air de s'identifier à la toile de la Fleur des champs, d'où s'exhale également du tableau Champ de tulipe une brise d'août chargée de la senteur d'un Arum noir et blanc ! Fan de la flore et de la fleur qu'elle adule, l'enfant des Aurès emprunte, à son amie la rose, les pétales de son cœur de rose pourpre et d'autres tons, dont l'éclat du soleil du tournesol qu'elle ne trouve pas sur sa palette de couleurs. En effet et de prime abord, l'éclat du paysage de Dame nature que Karima Zidani honore de ses pinceaux éclairera l'espace d'expression picturale que l'enfant native de Batna a su métamorphoser en une source de fleurant. Alors et tel le lierre grimpant aux façades de maisons, les murs s'en trouvent recouverts d'environ une trentaine de fresques, dont celles de Fleurs d'oranger et de Jasmin, qui rappellent la délicatesse qu'avaient nos mamans pour ornementer le darbouz (rampe) de nos douerat à la Casbah d'Alger et de l'Algérie profonde. C'est dire que l'on se croirait dans un jardin public que l'Alger d'aujourd'hui n'a plus hélas, étant donné qu'ils sont fanés ! D'où l'urgence d'humaniser nos espaces de vie afin de mieux vivre en osmose avec Dame nature, semble dire Karima Zidani à l'aide de ses pinceaux qu'elle trempe dans la peinture à l'huile et à l'acrylique. C'est dire que l'on y va à l'exposition de l'artiste peintre Karima Zidani comme lorsqu'on doit acheter un bouquet de fleurs pour un heureux événement chez la fleuriste d'à côté, même si l'on n'a aucune idée de la fleur qu'on désire. Outre cela, on prend goût à s'adosser à ce buisson, d'où l'on admire l'éblouissante queue de Froukh Etaous, cette toile du majestueux "paon" qui fait corps avec les fleurs sur fond bleu. Accoté ainsi à la touffe d'arbrisseaux, il est loisible au visiteur d'admirer la toile de la Marguerite qui nous renseignait autrefois sur le oui ou non d'une amourette d'été. Mieux, la galerie Aïcha-Haddad offre du rêve grâce à la toile d'où s'exhale la senteur de L'orchidée rose ainsi que la fragrance de l'orchidée rouge et de l'enluminure. Pour conclure, la toile des Fleurs du cerisier invite à une pause-café, qui relevaient naguère l'arôme de la pause-café de fin d'après-midi. Courez donc, car le bonheur pousse dans l'ornementation de style que notre artiste à l'âme d'une paysagiste a ensemencée dans le pré d'Aïcha-Haddad. Noureddine Louhal