Du jamais vu dans cette profession, longtemps réputée pour sa rentabilité. Etranglés par les dettes et acculés par le remboursement de crédit, une centaine d'artisans boulangers, qui ont lancé leur projet via l'Ansej, se retrouvent dans l'embarras à Oran, annonce le président du Club des artisans boulangers d'Oran, Faouzi Baïche. Du jamais vu dans cette profession, longtemps réputée pour sa rentabilité. Les temps ont changé et "les marges ont sérieusement baissé", les matières premières ont augmenté, tout comme le coût de l'électricité et du fuel. Un rythme fou pour des revenus maigrichons, ajouter à cela le remboursement des mensualités du crédit contracté, le crédit auto, les frais de réparation du matériel qui nous lâche plus d'une fois par mois ainsi que les frais d'assurance à la Casnos, explique un artisan en difficulté. La cherté des produits de base et des intrants essentiels à la fabrication du pain s'est répercutée sur le prix de vente du pain, limitant la marge bénéficiaire du boulanger. Depuis l'année 2016 à ce jour, une moyenne mensuelle de quatre boulangers baisse rideau définitivement, a précisé le même responsable. Les données chiffrées de la Maison de l'artisanat d'Oran indiquent que plus de 400 boulangers ont quitté la corporation depuis l'année 2011, a-t-il relevé. Actuellement, 520 artisans sont en activité à Oran. Certains découvrent cette dure réalité et sont tentés de jeter l'éponge rapidement. "Il faut être passionné pour résister et continuer d'essayer de sortir de ce pétrin", explique-t-il. Le plus éprouvant est que certaines minoteries sont parties en congé sans prévoir des stocks pour approvisionner leurs clients. Pour ceux encore en activité, nombre d'entre eux peinent à se procurer de la farine, étant parfois obligés de l'acheter en deuxième main à 2 200 DA le quintal, soit une majoration de 200 DA/q, déplore le président du CABO pour qui cette "crise" (manque de farine), qui a commencé à se faire ressentir depuis le début du mois de juillet, risque de se prolonger jusqu'à la fin du mois d'août, voire la mi-septembre. Comme pour toutes les entreprises, le problème réside dans les charges. "Pour trouver l'équilibre, il faudrait augmenter le prix de la baguette. On ne le souhaite pas. Et on ne le peut pas. La seule solution, c'est une baisse des charges", expliquent encore des boulangers. Hadj Hamdouche