La ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit tiendra, aujourd'hui, au siège du ministère, une rencontre avec les partenaires sociaux du secteur. Les responsables des syndicats des enseignants et des travailleurs de l'éducation ainsi que les associations des parents d'élèves, qui sont conviés à cette traditionnelle rencontre qui se tient à la veille de chaque rentrée scolaire, en profiteront pour remettre sur le tapis leurs revendications socioprofessionnelles, dont certaines liées spécifiquement à la rentrée. Ils évoqueront aussi les questions de la retraite, du code du travail et du pouvoir d'achat, des dossiers ouverts dans le cadre de l'intersyndicale. Joint par téléphone, hier, le coordinateur national du Syndicat national des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Mériane, a indiqué que la rencontre avec la ministre de l'Education nationale portera probablement sur les aspects techniques de la rentrée scolaire. Il a souligné que "cela ne va pas nous empêcher aussi de soulever des dossiers lourds qui concernent le gouvernement tels que le code du travail, la retraite, au sujet desquels on maintient notre revendication, et bien sûr, le pouvoir d'achat". Le responsable syndical a ajouté "qu'hormis cela, on va parler des problèmes relatifs à cette rentrée, qui va s'effectuer avec des surcharges des classes. Nous allons poser le problème de l'affectation des nouveaux enseignants, qui doivent connaître aussi des difficultés, parce qu'on ne tient pas compte du domicile de l'enseignant mais du poste budgétaire vacant", expliquant que "parfois, des enseignants sont affectés à plus de 80 kilomètres de leur domicile, et qui, malheureusement, ne rejoignent pas le poste de travail. Chaque année donc des dizaines, voire des centaines ne rejoignent pas le poste de travail à cause de l'éloignement. Je pense que les académies doivent prendre en compte ce facteur très important". Le Snapest abordera aussi le problème de la formation des enseignants, notamment du professeur-formateur qui "pour accompagner l'inspecteur de matière pour former les nouveaux enseignants, doit bénéficier d'un allègement du volume horaire, qui passerait de 18 à 14 heures". S'agissant de la question du pouvoir d'achat, selon Meziane Mériane, "l'Etat doit venir en aide aux petits salariés". L'indisponibilité des manuels scolaires, au sein de certains établissements, alors que la ministre a parlé de la date butoir du 31 août fait partie des problèmes soulevés par M. Mériane. "Si le même problème revient chaque année, cela voudrait dire qu'il y a un problème de responsabilité. On aurait aimé voir des sanctions prises à l'encontre des responsables auteurs des défaillances", réclame-t-il. De son côté, le secrétaire général de l'Union des professeurs de l'enseignement fondamental (Unpef), Sadek Dziri, a affirmé que si la ministre voudrait dédier cette rencontre exclusivement à la préparation de la rentrée scolaire, nous, nous aurons à cœur de poser d'autres problèmes comme le code du travail, la loi sur la retraite et le pouvoir d'achat. Mais, les dossiers que nous soulèverons avec force avec la ministre de l'Education, porteront "sur le statut particulier des corps de l'éducation, les réformes du système éducatif pour lesquels nous n'avons reçu aucune réponse à ce jour. Il s'agit entre autres de la question de la note éliminatoire adoptée lors des concours des enseignants". Le secrétaire général de l'Association des parents d'élèves (ANPE), Ahmed Khaled, dira qu'en ce qui le concerne, il abordera d'abord le problème de la surcharge des classes. "Si l'année dernière déjà, avec 8 millions d'élèves, l'école a connu le problème de surcharge, qu'en sera-t-il alors cette année qui a vu le nombre d'élèves augmenter de presque 300 000. Les retards dans la réalisation de nouveaux établissements scolaires risquent d'aggraver la situation", a-t-il souligné. Le syndicaliste compte aussi soulever le problème du transport scolaire : "Plusieurs daïras et APC n'ont pas fait activer la loi sur le transport scolaire, donc, nos enfants souffrent toujours de ce problème pour rejoindre les bancs de leur école". Dans le même sillage, il a abordé la question de la restauration et des cantines scolaires. "Les fournisseurs dans certaines communes ont refusé de ravitailler ces cantines en denrées alimentaires, essentiellement faute de paiement direct mais à travers les budgets des communes". À cela s'ajoute le problème de la sécurité devant les établissements scolaires : "On n'a pas vu l'application sur le terrain du protocole cosigné entre le ministère de l'Education et les services de sécurité" a indiqué M. Khaled Ahmed, qui abordera enfin le problème du statut particulier portant sur le reclassement des enseignants, intendants et économes, et de l'application duquel dépendra une rentrée scolaire apaisée. Enfin, l'ANPE va revendiquer la révision à la hausse de la prime destinée aux enfants nécessiteux. Cette prime devrait atteindre au minimum 5 000 DA, au lieu de l'actuelle somme de 3 000 DA, jugée "dérisoire", voire "lamentable" eu égard à la cherté des fournitures scolaires. A. R.