Voilà dix ans qu'on n'avait plus vu ça ! Une décennie entière que l'Algérie n'avait plus perdu à domicile un match officiel d'une grande importance. La dernière fois que cela s'était produit, c'était le 16 juin 2007. La Guinée de Robert Nouzaret et de Pascal Feindouno était venue à Alger terrasser l'EN de Jean-Michel Cavalli (0-2) sur la gazon maudit du 5-Juillet et priver la bande à Ziani d'une qualification qui paraissait quasi acquise à la CAN-2008. Depuis, la sélection nationale a disputé cinq coupes d'Afrique des nations (2010, 2012, 2013, 2015 et 2017) mais aussi et surtout deux coupes du monde (2010 et 2014), épatant la planète football au Brésil avec un homérique premier tour et un inoubliable huitième de finale contre le futur vainqueur, entré depuis dans la légende. C'est dire l'immensité de la profondeur du gouffre dans lequel cette EN a replongé le football DZ. Il ne serait, de fait, pas exagéré de dire que cette sélection a effectué une grande enjambée de dix ans ... en arrière ! Avec, disons-le franchement, la complicité d'un ministre de la Jeunesse et des Sports qui s'est mué en putschiste, savonnant la planche à l'ex-président de la FAF pour installer à sa place un personnage qui a cultivé, cinq mois durant, l'image trompeuse d'un auto-proclamé révolutionnaire, avant que le masque ne tombe pour laisser apparaître une face hideuse et un raisonnement absurde. La responsabilité d'El Hadi Ould Ali se résume à cette incroyable erreur de casting qui ne devait pas arriver à ce niveau, à savoir le choix porté sur Kheireddine Zetchi, au moment où la responsabilité de celui-ci est d'avoir précipité la catastrophe en désignant un sélectionneur au charisme d'une boîte à outils. Encore qu'à l'intérieur de celle-ci se trouvent mille et une solutions à qui sait s'en sait servir, non pas aux bricoleurs de l'incompétence de Zetchi et d'Alcaraz, certainement la pire paire d'ennuyeux loosers que l'EN ait connue depuis bien plus d'une décennie ! Ce qu'on a vu sur le terrain de Hamlaoui Stadium n'était, de fait, que le reflet grossissant de cette imposture installée à la tête de l'EN et au plus haut sommet de la FAF. À l'arnaque défensive qu'est devenu Aïssa Mandi est ainsi venue s'ajouter l'escroquerie napolitaine estampillée Ghoulam. Une tricherie sur cette marchandise venue d'Italie que même l'impitoyable Camorra n'aurait pas osé envoyer sans emballage. Doublement fautif sur le but zambien, Ramy Bensebaïni, le régional de l'étape, s'est, de son côté, accordé avec ses compères de l'arrière-garde pour foirer la soirée de l'EN dans une synchronisation quasi parfaite avec les lascars du milieu, le tellement surcoté Taïder et le Bentaleb made in bladi qui n'a absolument rien à voir avec la "deutsche qualität" de Schalke 04 ! Mais si Brahimi nous a encore une fois rappelé un gamin de cour d'école qui se prend pour Diego sans pour autant avoir ne serait-ce que le centième de son génie, la palme du pire acteur de la soirée ne pouvait échapper à Ryad Mahrez, auteur dans la même semaine du best-seller "transfert fantôme" et de la production tragi-comique "le clown qui ne sourit jamais". Auteur d'une prestation médiocre, symbolisée par cette prise de balle pour tirer le penalty comme si l'avenir de cette sélection lui importait grandement, lui qui avait déserté ses rangs pour effectuer une "croisière aérienne" en Méditerranée sous l'impulsion d'un agent répudié par tous, Mahrez était surtout à l'image de cette EN version Zetchi-Alcaraz : une immense imposture. Rachid BELARBI