Très attendue, car devant renseigner de la plus empirique des manières sur les contours de la personnalité du nouveau sélectionneur, la première liste de Lucas Alcaraz aura été aussi surprenante qu'intrigante, voire quasi irréelle. Cela dans la mesure où, au contingent attendu des titulaires habituels, auquel est de coutume greffé un groupe de doublures locales sans réelle ambition, est venue s'ajouter, cette fois-ci, en plein mois sacré, une poignée de chanceux bénis, apparemment, avant l'heure. On ne peut, en toute franchise, dissocier, à ce sujet, les invitations offertes à Abderrahim Hamra (USMA) et à Tayeb Meziani (PAC) du parrainage de leurs patrons respectifs, Rebbouh Haddad et Kheireddine Zetchi, successivement vice-président et président de la FAF ! Il serait, en effet, assez difficile à tout supporter lambda, encore moins à un observateur averti, de croire en les arguments d'Alcaraz à propos de l'âge et du talent de ces 2 invités surprises au moment où, en parallèle, il affirme qu'une pépite comme Ounas ne "l'intéresse pas" pour l'instant ! Pas plus d'ailleurs que Benzia ! Surtout si l'on se réfère à sa fameuse règle dévoilée des "douze heures d'analyse" pour tout joueur avant de faire un choix. Connaissant le penchant du dirigeant algérien pour l'immixtion et ignorant, avant l'annonce de cette surprenante liste, le degré de flexibilité du sélectionneur, l'opinion sportive nationale adoube, d'ailleurs, l'idée selon laquelle Hamra et Meziani sont les invités de la FAF du duo Zetchi-Haddad plutôt que d'être ceux d'Alcaraz. Et ce n'est assurément pas la convocation d'Abderraouf Benguit et de Youssef Attal, deux autres produits surcotés et placés en promotion par les têtes d'affiches "fédérales" du PAC et de l'USMA, qui démentira cette thèse. On n'offre tout de même pas de cape internationale à un défenseur qui joue en Ligue 2, quand bien même dans le club du président de la FAF, juste parce qu'il a brillé lors de ses essais en Espagne ! Loin d'être les plus performants à leurs postes, encore moins les meilleurs, Mehdi Jeannin, Brahim Boudebouda et Mehdi Zeffane complètent, numériquement, le lot de ces bizarreries présentées, jeudi, par le technicien ibérique. Un Alcaraz qui a, en parallèle, rappelé les vieux soldats Adlène Guedioura et Carl Medjani, préretraités en club et inéligibles pour le haut niveau international comme pour mieux défoncer, lui-même, son argumentaire à propos de "choix d'avenir". Tout comme il a cassé le mythe d'une sélection d'élite en allant piocher dans les divisions inférieures au moment où des alternatives beaucoup plus évidentes et de bien meilleure qualité s'offraient à lui. Rachid BELARBI