Le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, a relevé avant-hier devant le Comité monétaire et financier international (CMFI) du FMI les risques qui menacent la stabilité économique et financière mondiale en dépit des chiffres de croissance réalisés et une inflation contenue, en plaidant également pour un assouplissement des conditions d'endettement des pays pauvres. Intervenant samedi dernier à Washington lors de la réunion des 24 pays membres de ce comité sous la présidence du chancelier de l'Echiquier (ministre des Finances britannique), M. Gordon Brown, le gouverneur de la Banque d'Algérie a fait son intervention au nom de la région qu'il représente composée de l'Afghanistan, de l'Algérie, du Ghana, de l'Iran, du Maroc, du Pakistan et de la Tunisie, dans le cadre de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale qui se tient les 16 et 17 avril dans la capitale fédérale américaine. M. Laksaci a considéré que l'expansion économique mondiale est devenue moins équilibrée avec une croissance qui continue à dépendre excessivement des Etats-Unis et de la Chine et à s'affaiblir, par contre, dans la zone euro et au Japon. En outre, a-t-il indiqué, le déséquilibre de la balance des comptes courants accentue les risques de mouvements brusques dans les taux de change des devises majeures et dans les taux d'intérêt auxquels pourraient se greffer également les tensions pesant sur les marchés financiers et la hausse des cours de pétrole. Dans ce sens, M. Laksaci a préconisé des actions concrètes permettant une soutenabilité budgétaire à moyen terme aux Etats-Unis et de revigorer la croissance dans l'Union européenne et au Japon à travers des réformes structurelles ainsi que d'un assouplissement des régimes des taux de change dans les pays émergeants de l'Asie. Devant le conseil des gouverneurs du Comité monétaire et financier international, le représentant algérien a estimé que le FMI a un rôle central à jouer pour promouvoir et coordonner le processus d'ajustement mondial en renforçant la surveillance multilatérale et bilatérale et en mettant en place les mécanismes à même de rendre plus effectives les recommandations du fonds aux pays membres.