Le dernier rapport d'Antonio Guterres, présenté à l'AG de l'ONU, préconise la relance du "processus de négociations avec une nouvelle dynamique et un nouvel esprit, afin de parvenir à une solution politique acceptable pour le Front Polisario et Rabat". Les échecs de ses prédécesseurs à trouver une solution à ce vieux conflit de décolonisation, qui date de 1975, ne semblent pas décourager le nouveau patron des Nations unies, qui a dévoilé devant les membres de l'Assemblée générale un rapport dans lequel il suggère la relance des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario. Antonio Guterres souligne la nécessité de mettre fin au conflit au Sahara occidental dans les meilleurs délais. Il se conforme ainsi au contenu des dernières résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, lequel avait appelé les parties directement concernées par ce dossier à reprendre les négociations sous les auspices du SG de l'ONU. La résolution adoptée par l'organe exécutif des Nations unies avait particulièrement insisté sur le fait qu'il fallait discuter "sans conditions préalables et de bonne foi", en tenant compte des efforts consentis depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis cette date, dont le plan d'autonomie marocain présenté en 2007 à l'ONU, et ce, en vue de parvenir à "une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable". Après le silence enregistré depuis l'adoption de cette résolution, Antonio Guterres remet le conflit au goût du jour en exprimant son engagement à relancer le processus de négociations entre les deux parties du conflit, en l'occurrence le Front Polisario et le Maroc, à la faveur d'"une nouvelle dynamique" dans la perspective de parvenir à un règlement politique garantissant le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination. Dans cette optique, le Secrétaire général de l'ONU met l'accent sur "la nécessité de mettre fin au conflit au Sahara occidental dans les plus brefs délais afin de permettre à la région de faire face aux menaces sécuritaires, aux défis économiques et aux souffrances humaines, de façon coordonnée et humaine". Selon lui, il faut "relancer le processus de négociations avec une nouvelle dynamique et un nouvel esprit, afin de parvenir à une solution politique acceptable par les deux parties du conflit, et garantir au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination dans un contexte conforme aux principes de la Charte de l'ONU et à ses objectifs". Le rapport rappelle que malgré "les réalisations de deux envoyés spéciaux consécutifs au Sahara occidental, en faveur de la création d'un cadre adéquat pour la résolution de cette crise, les deux parties en conflit n'arrivent toujours pas à s'engager dans la recherche d'une solution". Evoquant les derniers développements dans la région durant la période citée, notamment les obstacles dressés devant la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental, le rapport déplore l'absence de progrès dans le processus de négociations. C'est le point sur lequel devra s'appuyer le Secrétaire général de l'ONU s'il veut réellement réaliser des avancées dans ce conflit de décolonisation. Il va falloir faire le forcing pour espérer amener les deux parties en conflit autour de la table des négociations directes. S'il y parvient, Antonio Guterres aura réalisé une véritable avancée, laquelle ouvrira la porte à une véritable solution. Merzak Tigrine