Résumé : Nacéra est épuisée. Maissa l'inquiétait. Elle repense à l'homme du restaurant mais refuse de se laisser aller aux rêveries. Au petit matin, elle accompagne Maissa chez le médecin, qui lui conseillera de se reposer. À son réveil, elle demandera tout de suite quelque chose à manger. Ce qui signifiait qu'elle allait beaucoup mieux. Deux jours passent. À la veille du week-end, Maissa reprend le chemin de l'université. Nacéra, qui attendait un coup de fil de Lyes, la met en garde : -Ne va surtout pas courir après lui au cas où il se montre sous un mauvais jour. Tu sais bien qu'il a promis de ramener ses parents. Inutile donc de rabâcher là-dessus. -Je suis d'accord avec toi. Mais si jamais... si jamais il s'adresse à moi ou voudra me parler... -De quoi ? De votre future union ? Eh bien, tu répondras simplement que tu ne pourras le prendre au mot que lorsqu'il passera à l'action. Pour le reste, tu pourras lui assurer que tes malaises te rendent la vie infernale, et que tu as raté tes cours parce que tu as dû garder le lit. Maissa hausse les épaules : -Il pensera que je voudrais le faire marcher. -Il pourra penser ce qu'il voudra. La réalité est là et il doit l'assumer. Pas trop de chichis, petite sœur, sinon nous nous acheminerons tout droit vers un fiasco. Lorsqu'elle revint en fin de journée, Maissa semblait plus calme, et son air serein n'échappa pas à sa sœur : -Tu as l'air heureuse Maissa. Lyes t'a-t-il parlé ? -Oui... Demain... Demain, il se présentera avec sa famille... Finis les ennuis, Nacéra. Elle saute au cou de sa sœur : -Grâce à toi je vais me marier et mettre de l'ordre dans ma vie. Nacéra la repousse gentiment : - On ne vend jamais la peau de l'ours avant de l'avoir tué. -Mais je t'assure que... -Oui... J'ai compris. Lyes est venu te voir pour t'annoncer qu'il se marierait avec toi et que sa famille va se présenter... Tout ça est bien beau... Mais, vois-tu ma chérie, rien n'est encore fait. -Pourquoi es-tu si pessimiste Nacéra ? Tu me sapes le moral avec tes incertitudes. Nacéra pousse un soupir : -On n'est jamais sûr dans la vie. Heu... je n'aimerais pas te décevoir, mais c'est ainsi. Je sens que Lyes ne t'a pas menti cette fois-ci. Attendons donc demain pour nous en assurer. Dans la soirée, Hind prend contact avec son amie. Elle voulait savoir si Nacéra avait appelé l'homme du restaurant, et sera bien déçue d'apprendre que cette dernière n'avait absolument rien fait. -Tu es une éternelle incorrigible Nacéra... Un tel homme, on ne le rencontre pas deux fois dans la vie. -C'est pour cette raison justement que je ne voulais pas l'appeler. -Je ne comprends pas. -Parce que tu sais bien que je suis une vieille fille, et qu'un homme tel que lui ne va pas s'embarrasser d'une vieille gourde comme moi. Il ne faut pas se bercer d'illusions. Ce "prince" ne s'intéressera jamais à moi. Alors, comme tu l'as si bien précisé, je ne pourrais pas le rencontrer une deuxième fois dans ma vie. Cela saute aux yeux, pardi ! Offusquée par la réponse de son amie, Hind s'insurge : -Pardi ! Donne-toi au moins une chance. On dit que c'est le destin qui trace l'avenir de chacun de nous. Qu'en sais-tu donc ? -J'en connais assez sur la question pour ne pas tenter le diable. -Un tel homme, Nacéra... -Je connais la suite, inutile de te fatiguer. Tu vas encore faire ses éloges et me dire qu'il est beau comme un saint, qu'il a de l'allure et qu'il doit occuper un poste intéressant. Heu... pour ce dernier point, je pourrais tout de suite te renseigner : il est architecte-entrepreneur et occupe des locaux dans un beau quartier. -Tu ne vas pas me dire qu'il ne t'intéresse pas alors ! -Même si c'était le cas... Elle ferme les yeux. Même si c'était le cas, elle n'était plus de la prime jeunesse pour l'intéresser. Nacéra sent son cœur se serrer. Hind reprend : -Pourquoi n'as-tu pas terminé ta phrase ? -Hein ? Heu... si, je vais la terminer. Je disais que même si c'était le cas... Je veux dire même s'il pouvait m'intéresser, il aura vite fait de se détourner de moi. Ne viens pas me dire ensuite que l'amour n'a pas d'âge et que les cœurs s'unissent au gré du hasard. (À suivre) Y. H.