La coalition militaire dite arabe et sous commandement de l'Arabie Saoudite, qui mène une guerre d'agression au Yémen depuis mai 2015, est de nouveau accablée par l'ONG Human Rights Watch (HRW) qui l'accuse de "crimes de guerre" contre les enfants yéménites, ce qui n'est pas pour conforter l'image de Riyad déjà ternie dans la région. Selon un rapport bien documenté, l'aviation saoudienne a tué au moins 26 enfants dans cinq attaques aériennes menées depuis juin 2017 et dans lesquelles un total de 39 civils avaient péri, selon un décompte officiel. Ces attaques, menée en violation des lois internationales et de la Convention de Genève, ont visé des demeures civiles et décimées des familles entières, accuse ce rapport. "De telles attaques menées de manière délibérée ou imprudente sont des crimes de guerre", insiste l'ONG qui n'en est pas à son premier constat sur les crimes commis depuis deux ans par l'Arabie Saoudite au Yémen, en toute impunité et avec le silence complice de la communauté internationale. "Les promesses de la coalition pour améliorer la conformité avec les lois de la guerre n'ont pas entraîné une meilleure protection pour les enfants", a ajouté HRW, dont les demandes d'ouverture d'enquêtes indépendantes sont restées lettre morte jusqu'ici. Ainsi, le rapport annuel publié en 2016 par le secrétaire général de l'ONU sur les violations des droits des enfants dans les conflits armés a révélé qu'au moins 785 enfants ont été tués et 1 168 blessés au Yémen en 2015, avec 60% des frappes attribuées à la coalition. La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales, soutenues par la coalition sous commandement saoudien et regroupées dans le Sud, à une alliance entre des les Houthis et des forces restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh qui contrôlent la capitale Sanaa et le nord du Yémen depuis septembre 2014. Depuis le début de l'aggression de la coalition arabe en mars 2015, le conflit a fait quelque 8 400 morts et 48 000 blessés, dont de nombreux civils, et provoqué une grave crise humanitaire et sanitaire, avec plus de 2 000 victimes et un demi-million de Yéménites touchés par l'épidémie du choléra. Lyès Menacer