Les accusés sont poursuivis dans le cadre d'une affaire remontant à janvier 2015, année au cours de laquelle plus de 81 kilogrammes de cocaïne ont été découverts par des pêcheurs près des îles Habibas. Trente et une personnes, dont 3 femmes âgées entre 25 et 27 ans, devront répondre, à la fin de ce mois de septembre, des chefs d'inculpation de trafic de drogue en bande organisée selon l'article 17, alinéa 3, de la loi 04-18 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes, et contrebande constituant une grave menace sur la sécurité nationale, l'économie nationale et la santé publique, suivant l'article 15 de la loi 05-17 portant lutte contre la contrebande. Les accusés sont ainsi poursuivis dans le cadre d'une affaire remontant à janvier 2015, année au cours de laquelle plus de 81 kilogrammes de cocaïne ont été découverts par des pêcheurs près des îles Habibas, situées à une dizaine de kilomètres des côtes oranaises. L'enquête a permis de déterminer que la substance en question présentait les mêmes caractéristiques physiologiques que des quantités de cocaïne saisies dans différentes régions du pays à l'exemple d'Oued Fodda, dans la wilaya de Chlef, où le 13 mars 2015, la Gendarmerie nationale avait mis la main sur 500 grammes de cocaïne à bord d'une Mercedes, et à Blida où un kilogramme du même produit stupéfiant avait été saisi par la gendarmerie le 22 du même mois. Ce qui a ouvert la porte à la thèse selon laquelle un réseau spécialisé dans le trafic de cocaïne était à pied d'œuvre sur le territoire national et que les 63 plaquettes saisies près des îles Habibas pourraient faire partie d'une quantité plus importante. La thèse sera d'ailleurs confortée par les déclarations de l'un des pêcheurs qui a reconnu avoir subtilisé une valise sur les quatre trouvées, qu'il a revendue à des narcotrafiquants marocains. Même si le pêcheur se rétractera par la suite, en dénonçant la pression des éléments de la gendarmerie, l'enquête aboutira à l'interpellation d'une trentaine de personnes soupçonnées de commercialiser la cocaïne à travers le territoire national, notamment dans les boîtes de nuit. Les enquêteurs s'appuieront notamment sur les connexions établies entre différents accusés, civils et marins, et l'apparition subite de signes de richesse sur certains d'entre eux (achat de barque, voiture, camion...). Après une instruction qui aura duré près de deux années, l'affaire dite des 81 kilogrammes de cocaïne sera examinée par les magistrats du pôle pénal spécialisé d'Oran qui devront se prononcer sur la culpabilité ou l'innocence des accusés, dont certains comparaîtront libres. La peine maximale prévue par la loi pour les chefs d'inculpation retenus dans le cadre de ce procès est la réclusion à perpétuité. Samir Ould Ali