Rien ne va plus à la Direction du commerce et des prix d'Oran (DCP), où la colère ne cesse de gronder chez des agents. Soutenus par leur section syndicale UGTA, ces agents ont menacé d'entamer une grève pour dénoncer "l'arbitraire de l'administration, la mauvaise gestion et la corruption". D'ailleurs dans un communiqué rendu public la semaine dernière, la section UGTA, suite à une assemblée générale, évoquait de nombreux cas de "mauvaise gestion, de décision arbitraire à l'encontre d'agents de contrôle" et de "corruption", précisant avoir des preuves d'atteinte à l'économie nationale et de mise en danger de la santé des consommateurs. Sur ce, les syndicalistes demandaient l'envoi d'une commission d'enquête par le ministère du Commerce et menaçaient, dans le cas contraire, d'une grève pouvant paralyser les activités des ports et aéroports et de l'ensemble de la chaîne économique et commerciale de la wilaya. Alors que le sit-in et l'action étaient prévus pour hier, l'arrivée du SG du ministère du Commerce pour s'entretenir avec les parties en conflit a amené l'UGTA à suspendre la protestation et à reporter le préavis de grève, comme nous l'a confirmé l'un des représentants syndicaux des travailleurs. Ce dernier a rappelé brièvement les précédentes actions de protestation dont celle du 21 juin dernier, lorsque les syndicalistes et les agents de différentes directions et sous-directions du commerce dénonçaient "l'arbitraire de la direction, des sanctions prises à l'encontre d'agents qui ont été mutés et poursuivis en justice pour des faits qu'ils réfutent". "Ils ont dû se défendre seuls, ce n'est qu'après notre protestation que la direction a décidé de faire appel à un avocat", nous raconte le représentant de la section syndicale. Plus loin, il a évoqué les cas, trop nombreux, d'agression contre des agents de contrôle durant leurs missions. "Ils sont obligés de payer eux-mêmes un avocat pour déposer une plainte alors que la direction est tenue de les soutenir et de les aider", a-t-il dénoncé. Mais plus grave, le syndicaliste entend dénoncer les cas de corruption de certains agents et qui ne sont même pas sanctionnés, affirme-t-il. "Trois agents au niveau du port sec ont voulu faire passer des produits non conformes à la réglementation de l'étiquetage, le chef d'inspection du port sec a rédigé un rapport à leur encontre qu'il a adressé à la direction, demandant des sanctions. Ces agents ont simplement été mutés vers une autre inspection. Aucune mesure disciplinaire ni autre sanction n'ont été prises à leur encontre", nous expliquera notre interlocuteur. Ce dernier fera également état de la volonté, chez certains agents, de créer une section syndicale autonome, une menace et une concurrence pour l'UGTA et de présenter cette velléité de nouvelles sections comme une volonté de se prémunir de sanctions. À l'heure où nous mettons sous presse, aucune information n'a encore filtré sur la teneur des discussions avec le SG du ministère. D. LOUKIL