Après une flambée qui a pénalisé presque toute la population durant plus d'une année, les prix de la sardine ont finalement connu une baisse sensible. En effet, ce poisson bleu est passé de 600 DA à 150 DA au grand bonheur des consommateurs qui se sont bousculés au marché durant toute la semaine pour faire plaisir à leurs familles. Appelé jadis le plat des pauvres, la sardine n'est malheureusement plus accessible aux petites bourses. Même dans une ville côtière par excellence comme l'antique Igilgili, ou Ziama-Mensouriah, c'est la sardine qui choisit ses clients. Cependant la semaine écoulée, les prix de ce poisson ont sensiblement baissé suite à une hausse dans la production. Selon la direction de la pêche et des ressources halieutiques, la production a atteint 61 tonnes par sortie. Un véritable exploit, diront les marins pêcheurs. Cette importante capture de ce poisson pélagique a eu un impact positif sur tous les marchés, les poissonneries et les deux ports de pêche de la côte, à savoir ceux de Jijel et Ziama-Mensouriah. Un marin nous a fait savoir que les vendeurs de poisson ont tous été servis contrairement au mois précédents où cette espèce se vendait dans des enchères traditionnelles de bouche à oreille. "Tous les chalutiers ont ramené des dizaines de casiers de sardine ces derniers jours, au point où les marins étaient impressionnés. Toutefois, cette situation ne va pas durer, et les prix vont encore augmenter dans les prochaines semaines", nous dit-on. Les connaisseurs indiquent que les conditions climatiques ne sont pas les seules responsables de la hausse des prix à longueur d'année. Ils évoquent plusieurs facteurs, dont l'absence de contrôle des prix du poisson qui est soumis à des règles commerciales archaïques qui ne prennent pas en considération le pouvoir d'achat du simple citoyen. S'ajoute à cela le matériel de pêche qui date de l'ancienne époque et qui ne permet pas de ramener les quantités nécessaires pour satisfaire une demande en augmentation constante. Rayan MOUSSAOUI