"Médecins en colère", c'est sous ce slogan que les médecins, professeurs, maîtres assistants et docents, membres du Syndicat national des enseignants chercheurs et hospitalo-universitaires (Snechu), ont manifesté, hier à Oran, au niveau de plusieurs établissements de santé publique, mobilisant plus de 400 médecins au niveau du CHUO et l'EHU 1er-Novembre. Une protestation sous forme d'un sit-in d'une heure pour dénoncer "la campagne médiatique malveillante menée par Ennahar à l'encontre du corps médical", nous dira le SG du Snechu à Oran et membre du bureau national du syndicat. Une campagne qui a suivi le décès d'une jeune parturiente à Djelfa. Mais l'action de protestation d'hier s'est voulue aussi une halte revendicative. "Les professionnels de la santé sont pris pour des boucs émissaires, alors que le système de santé est essoufflé et cette politique de santé ne nous mènera nulle part", nous a-t-on expliqué. Le représentant du syndicat poursuit pour expliquer le ras-le-bol de ses collègues : "Maintenant, on nous attaque alors que, malheureusement, on a couvert le système avec toutes les défaillances. Ce système qui, d'une certaine manière, nous a corrompus... Ce n'est que grâce au sacrifice, au quotidien, des professionnels de santé que l'on peut encore gérer un peu la situation." Notre interlocuteur évoque le manque de moyens et de personnel, une politique de couverture sanitaire défaillante, un manque d'organisation et, au bout, des malades qui subissent les conséquences. D'autres actions pourraient suivre ce sit-in d'hier. Un conseil national du Snechu devant se tenir le 5 octobre et la situation laisse pressentir un retour à la protesta dans les hôpitaux. Mobilisation à Sétif, suivi timide à Constantine Hier, vers 11 heures, des dizaines de médecins hospitalo-universitaires de différents grades ont répondu favorablement au mot d'ordre du Snechu (Syndicat national des enseignants-chercheurs hospitalo-universitaires) en se regroupant devant l'entrée du CHU Saâdna- Abdennour de Sétif. Ils ont été soutenus par leurs collègues spécialistes, résidents et paramédicaux. Le mouvement de protestation a pour objectif de condamner la campagne de dénigrement et de lynchage médiatique dont est victime le personnel de santé et qui est due à la mauvaise gestion de l'affaire en cours. "Cette campagne a pour conséquences l'envenimation des liens existants entre les corps de la santé et les citoyens et la perte de confiance vis-à-vis du médecin. Nous nous élevons aussi contre la mise en détention préventive des personnes impliquées dans cette affaire. Le médecin ne doit en aucun cas être jugé au même titre qu'un délinquant ou un criminel. Nous demandons la libération immédiate de la gynécologue, le Dr Ouali, et des autres personnes incarcérées dans la même affaire», lit-on dans le communiqué du bureau de Sétif qui a aussi mis l'accent sur le refus catégorique de toute la corporation des médecins de dresser les professionnels de la santé comme des boucs émissaires du dysfonctionnement de notre système de santé, alors qu'en fait, selon le premier responsable du Snechu de Sétif, ces personnels de santé en sont les premières victimes. Par ailleurs, le débrayage a connu une participation timide à Constantine. En effet, vers 10h du matin, une dizaine de médecins se sont rassemblés devant l'administration du CHU pour dénoncer les conditions de travail qualifiées de "lamentables". Le mouvement a duré près de deux heures de temps, tout en assurant le service minimum. De nos correspondants D. L./F. S./S. B.