Une bévue monumentale s'est produite récemment à la morgue de l'EPH de Tamanrasset, qui s'est autorisée la mise en bière de deux corps dans un même cercueil. Il ne s'agit pas de morts-nés de la même mère ou encore d'un bébé et sa maman décédés – des cas prévus et autorisés par la réglementation – mais d'un Subsaharien entièrement décomposé et un jeune homme d'origine de la wilaya de Béjaïa. La famille de ce dernier a, en ouvrant le cercueil censé contenir la dépouille de son proche, eu la désagréable surprise de découvrir le corps de leur défunt disposé sur un autre cadavre appartenant à un migrant dont la nationalité n'a pas identifiée. Ce qui n'est pas sans susciter colère et indignation des parents de la victime et une stupéfaction totale des présents à l'enterrement. L'affaire, qui a défrayé la chronique locale, révèle ainsi la gestion approximative de cette structure hospitalière et la négligence des services chargés de la mise en bière et du contrôle du contenu du cercueil à l'aéroport de Tamanrasset avant le rapatriement du corps. Parlant sous le couvert de l'anonymat, une source hospitalière a tenu à expliquer, non pour justifier cette erreur au parfum d'esclandre, mais pour dire que le corps du migrant, retrouvé en état de décomposition avancée à In Guezzam, était contenu dans un sac à dépouille sur lequel était posé l'autre corps enveloppé de linceul. "Lors de la mise en bière, on a mis le sac dans le cercueil en pensant qu'il s'agit d'une seule dépouille." En s'appuyant sur les conclusions de l'enquête diligentée par ses services, le chef de la Sûreté de la wilaya de Tamanrasset explique que cet incident s'est produit "accidentellement" et que le personnel de la morgue, contrairement aux versions distillées sur les réseaux sociaux, n'avait guère prémédité un tel scandale.