Le procureur général libyen a annoncé avoir délivré 830 mandats d'arrêt contre des membres présumés du groupe autoproclamé Etat islamique (EI/Daech) en Libye, à l'issue de plusieurs mois d'enquête sur le réseau terroristes, ont rapporté les médias locaux, hier. Al-Seddik al-Sour a ajouté au cours d'une conférence de presse qu'Interpol serait aussi saisi de 50 autres mandats d'arrêt visant des personnes se trouvant à l'étranger et accusées d'implication avec le groupe terroriste. M. al-Sour a ajouté que les interrogatoires de plusieurs membres présumés de l'EI arrêtés dans différentes villes libyennes, avaient permis aux autorités d'obtenir des informations précieuses sur le fonctionnement du groupe et sur ses membres. Selon lui, plusieurs combattants de l'EI, dont des dirigeants de ce groupe terroriste se trouvaient toujours dans le sud libyen, après avoir perdu en décembre 2016 leur bastion dans la ville de Syrte, au terme de plusieurs mois de combats. Certains d'entre-eux ont été tués dans des frappes américaines menées la semaine dernière à environ 240 km au sud-est de Syrte, a ajouté M. al-Sour, sans autre précision. L'armée américaine avait annoncé, dimanche, avoir mené six frappes en Libye visant le groupe EI qui ont tué 17 de ses combattants. Jeudi, le commandement américain pour l'Afrique (Africom) a annoncé dans un communiqué avoir mené deux nouvelles frappes de précision visant Daech, tuant plusieurs de ses combattants à Syrte. M. al-Sour a indiqué par ailleurs que l'enquête menée par son bureau sur le réseau terroriste avait permis d'identifier ses dirigeants en Libye, dont la plupart ont été tués dans les combats de Syrte. Selon lui, les principaux dirigeants du groupe en Libye sont de nationalité libyenne, mais les combattants viennent surtout de pays voisins : la Tunisie, l'Egypte et le Soudan. Le responsable libyen a ajouté que ses services travaillent à l'identification de 780 corps de combattants de l'EI tués notamment à Syrte et conservés toujours dans des morgues à Tripoli et Misrata (Ouest). Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices alors que deux autorités se disputent le pouvoir: d'un côté, le gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli. De l'autre, une autorité exerçant son pouvoir dans l'est du pays avec le soutien du maréchal Khalifa Haftar. L'EI avait profité du chaos pour s'implanter à Syrte en juin 2015. Le GNA a assuré avoir repris le contrôle de la cité en décembre 2016, avec le soutien aérien de l'armée américaine. R. I./Agences