L'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) n'apprécie pas la méthode de fixation des prix des médicaments. Son président, Abdelouahed Kerrar, qui s'exprimait sur le sujet à l'occasion des 1res Journées de l'industrie pharmaceutique algériennes (Jipa-2017), dont les travaux ont commencé vendredi, à Alger, a, en effet, relevé que l'entrave la plus importante à cette évolution de l'industrie pharmaceutique est liée aux prix des médicaments qui devraient être augmentés au profit des producteurs. Le développement de cette industrie, dit-il, ne peut s'envisager sans des prix plus rémunérateurs pour les investisseurs et les producteurs. Pour donner du poids à sa revendication, Abdelouahed Kerrar fait une analyse comparative avec d'autres pays. "On a vu comment, dans certains pays en développement, la contrainte du prix a conduit à réduire l'investissement des entreprises dans la qualité des produits, ce qui a rabaissé les standards pharmaceutiques et a fini par discréditer les fabricants, provoquant un recul de la production. Tel qu'il est défini aujourd'hui, le système des prix de référence des médicaments est rigide. Il fait que les tarifs ne peuvent être ajustés. Du coup, les marges bénéficiaires des producteurs en pâtissent. Elles sont, en fait, laminées progressivement et la viabilité de notre production menacée", a-t-il averti. En l'espèce, l'Algérie ne veut pas copier ce qui se fait de mieux, dans les pays où les prix sont réajustés en fonction d'un certain nombre de paramètres. Kerrar a rappelé que la demande de l'Unop de réévaluer les prix des médicaments remonte à deux ans. Il a regretté, notamment, le fait que les autorités concernées n'aient toujours pas répondu favorablement à nos doléances, ce qui a conduit à l'abandon de certains produits. Le président de l'Unop met également le doigt sur d'autres problèmes dont la réglementation. Il faudrait, selon lui, mettre à niveau l'organisation du cadre réglementaire en commençant par la modernisation du système d'enregistrement qui devrait surmonter rapidement les obstacles des moyens dans lesquels il a été enfermé jusque-là, pour se transformer en un instrument d'appui au développement de la production nationale. Kerrar a, en outre, plaidé pour une meilleure coordination entre les services publics de santé et ceux de la sécurité sociale, pour l'adaptation du système de formation des personnels techniques spécialisés pour l'appui à la recherche-développement. Quid de la production ? Selon l'Unop, la production nationale des médicaments est en passe d'atteindre quasiment la moitié de la valeur des médicaments commercialisés sur le marché interne (près de 60% en quantités). La part de la production locale est passée de 25% à 47% entre 2008 et 2016. En valeur, cette production est passée de 473 millions de dollars à 1,77 milliard de dollars. Youcef Salami