Ils étaient des dizaines de militants de Bouira, dont d'anciens élus et cadres du parti, à organiser un sit-in devant la mouhafadha du FLN de la ville. Très tôt le matin, les protestataires affluaient des différents coins de la wilaya. Tout en procédant à la fermeture du siège de la mouhafadha, les contestataires brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Ziane dégage", "Ziane, parti familial", "Abed Amar dégage"... Ces militants demandent l'annulation pure et simple des listes électorales et en particulier celle de l'APW. Ils accusent le coordinateur de la commission électorale et certains de ses membres d'avoir éliminé des militants au profit d'intrus. Abderrahmane Mokhtari, militant de Sour El-Ghozlane, a estimé qu'il est venu "dénoncer les dérives des deux mouhafedhs de Sour El- Ghozlane et de Bouira, ce dernier, en sa qualité de coordinateur de la commission électorale du FLN au niveau de la wilaya". Il a révélé qu'ils ont violé la circulaire n°12 adressée par le SG du parti relative aux conditions de choix des candidatures. "Ces responsables ont transformé le parti en propriété familiale", a-t-il encore enchaîné, dénonçant, au passage, le fait que le mouhafedh de Sour El-Ghozlane "a imposé ses deux frères candidats sur la liste de l'APW et sa belle-sœur candidate sur la liste de la commune". Pour celui de Bouira, il a annoncé "qu'il a imposé son frère comme tête de liste à l'APC d'Aïn Bessem, tout en imposant 6 autres candidats d'Aïn Bessem sur la liste de l'APW". Un membre du comité central n'y est pas allé de main morte pour dénoncer les mêmes pratiques, ajoutant que "le clanisme est devenu un critère de désignation de candidats". "Cette tendance à exclure des compétences est grave, car ils feront le bonheur des autres partis", a-t-il dit. Suite à quoi, les protestataires se sont dispersés dans le calme en se fixant rendez-vous pour demain mardi, devant le siège national du FLN à Alger. Mila : le mouhafedh au cœur du scandale Le secrétaire de la mouhafadha du FLN à Mila est pointé du doigt dans une affaire de "vente des premières loges sur les listes électorales du parti". Les pourfendeurs, à savoir les kasmate du parti des communes de Mila, de Rouached, de Minar Zaraza et de Tassala accusent ouvertement le premier responsable de cette formation à Mila "d'avoir falsifié les listes de candidature qui lui ont été soumises par les kasmate pour placer, en tête de liste, des personnes étrangères au parti". En effet, dans une correspondance d'une rare virulence, revêtue des sceaux officiels des kasmate en question, il est mentionné que le premier responsable du FLN de la wilaya a manipulé les listes des candidats confectionnées par les kasmate pour placer "des corrompus, étrangers au parti, têtes de liste aux élections du 23 novembre prochain". Traitant le responsable concerné de "traître" et de "vilain", les auteurs dudit document appellent les militants du parti "à ne pas voter pour ces intrus afin de couper la route aux opportunistes et aux lâches qui utilisent l'argent sale pour arriver à leurs sordides fins." Qualifiant, plus loin, l'acte du secrétaire de la mouhafadha de "crime contre les principes et les valeurs historiques du FLN", les rédacteurs du texte en référence appellent les plus hautes instances du parti à intervenir pour "mettre fin aux agissements immoraux et mafieux de celui qui a réduit le parti à Mila à une simple boîte pour s'enrichir". Rappelons que le FLN, qui était le parti dominant pendant de longues années à Mila, a perdu beaucoup de son aura, en remportant seulement deux sièges aux dernières législatives. Draâ El-Mizan : le chef de la kasma démissionne Dans une déclaration rendue publique, le chef de la kasma FLN de Draâ El-Mizan, Mohamed Laouamri, a annoncé sa démission ainsi que celle des élus et des cadres de la formation d'Ould Abbes au niveau de la daïra. "Nous nous considérons démissionnaires de ce parti et non concernés par les élections du 23 novembre prochain", telle est la conclusion de cette déclaration. Les mécontents du parti FLN ont dressé l'inventaire des irrégularités dans la confection de la liste des candidats aux élections locales du 23 novembre prochain, d'imputant cela au président de la commission électorale de wilaya. "Suite aux démarches effectuées auprès du président de la commission électorale de la wilaya de Tizi Ouzou, Saïd Lakhdari, et ses promesses non tenues de prendre en compte la liste établie par la kasma de Draâ El-Mizan, composée de militants intègres, compétents, remplissant les conditions et organiquement reconnus pour être candidats du FLN à Draâ El-Mizan, le président de la commission, ainsi que le coordinateur de la commission provisoire de la mouhafadha de Draâ El-Mizan ont préféré une liste de personnes étrangères au FLN dont la ‘tête de liste' réside à l'étranger", ont-ils justifié leur retrait du parti. Les militants frondeurs ont, par ailleurs, rapporté dans cette déclaration que les représentants de la commission du choix des candidatures les ont sommés de quitter la salle s'ils n'étaient pas contents, et "c'est chose faite", ont-ils souligné. "Nous, militants, cadres et élus du FLN, au niveau de la kasma de Draâ El-Mizan, dénonçons énergiquement ces agissements néfastes au FLN et nous ne pouvons cautionner cette démarche. Nous dégageons toute responsabilité quant aux résultats et nous appelons tous les sympathisants du parti à rejeter cette liste de la honte qui ne représente aucunement le FLN", ont-ils souligné dans leur déclaration. Annaba : Tliba impose ses hommes Le président de l'APW sortant Farouk Djeraïa a été désigné tête de liste des candidats FLN à cette même assemblée, le 23 novembre prochain, avons-nous appris de sources proches de l'administration locale et du candidat en personne, hier. Farouk Djeraïa, qui figurait en 5e position sur ladite liste, lorsque celle-ci a été déposée au niveau de la Drag le 24 septembre dernier, prend ainsi la place d'Abdenacer Hamoud. Ce coup de force, que l'on attribue au député Baha-Eddine Tliba, qui n'a jamais renoncé à placer ce candidat en bonne position dans la course à la future APW et qui aura fini par avoir le dernier mot dans le bras de fer engagé avec la direction de son parti. La révision de dernière minute de la liste définitive qui sera soumise par le vieux parti aux électeurs, fait également suite au mouvement de contestation des militants FLN, qui a eu lieu samedi en face de la mouhafadha d'Annaba. Les manifestants protestaient contre le rejet de leurs dossiers par la commission de candidature. Il va sans dire que ce chamboulement a provoqué un séisme dans les rangs du parti, notamment chez ses sympathisants, qui sont de plus en plus convaincus que ces luttes intestines serviront au final les candidats des autres formations politiques et autres indépendants en lice. A. Debbache/Kamel B./O. Ghilès/A. Allia