Alors que les besoins de la région se chiffrent en milliers d'unités, les programmes lancés depuis 1995 ne dépassent pas les 300 logements. Dréan et Besbes constituent pour la wilaya d'El-Tarf, située à l'extrême-est du pays, les deux villes les plus peuplées, totalisant, selon les statistiques de juin 1998, les deux tiers de la population globale de la wilaya qui compte quatre cent mille habitants. L'ensemble de ces populations tirent leurs ressources de subsistance en travaillant la terre. Mais, comme l'hiver de cette année a été rigoureux, plusieurs milliers d'hectares sont restés en jachère. Les agriculteurs ont récolté, à cause de ce changement climatique imprévisible des pertes sèches. Les deux chefs-lieux communaux enregistrent, depuis bien longtemps, des déficits en matière de réalisation de logements. Le programme, qui leur avait été fixé depuis 1995 jusqu'à ce jour, est jugé par l'ensemble des maires qui se sont succédé très insuffisant, pour ne pas dire insignifiant pour deux agglomérations qui ont subi les coups bas de la bête immonde. Pas plus de trois cents logements en dix ans pour un besoin qui se chiffre à dix mille unités. Ce déficit alarmant en matière de logements a eu pour conséquence logique des mécontentements qui se sont exprimés, à maintes reprises, par des émeutes, parfois sanglantes. On dénombre actuellement plus de six mille demandes pour moins de 150 logements, en voie de réalisation pour la seule commune de Dréan. Pour Besbès, c'est encore un autre problème à résoudre. Les deux cités ne sont pas épargnées des favelas. En dépit des différents programmes lancés par de nombreux organismes, notamment la Cnep, L'Opgi et les unités octroyées dans le cadre du renforcement du logement rural, le déficit demeure inextricable. On annonce à Dréan et Besbes le lancement d'un important quota de logements participatifs. Parviendra-t-on à résorber ce manque endémique ? En tout état de cause, Dieu seul peut le savoir, surtout lorsqu'on sait que les mentalités, dans ce domaine justement, ont beaucoup changé. Les demandes de logements sociaux sont ouvertes à tout le monde, sans paramètres ou garde-fous fiables. Les sites ont été choisis dans l'une des cités périphériques de la ville. D'ailleurs, les acquéreurs se bousculent auprès des organismes habilités pour déposer leurs dossiers, nous expliquera un responsable local, qui n'arrive pas à comprendre le pourquoi de cet engouement. Rappelons que sur les logements finalisés par le pseudo-opérateurs, quelques attributaires ont déjà occupé leurs logements, mais dans un état qui, parfois, donne la nausée. La majorité écrasante d'entre eux ne dispose pas encore de l'électricité et de tous les VRD. L'opération, à Dréan et Besbes, bat son plein, vu que L'Opgi a attribué les premiers quotas. Il est vrai que ces deux centres urbains, non loin de la capital de l'acier, Annaba, nécessitent, pour mettre un terme au problème de logement, des plans spéciaux de logement, ceci en raison des dizaines de milliers de demandes qui s'entassent aux services des APC, venant de citoyens mal logés de Besbes et de Dréan. T. B.