C'est avec 5 films que les images palestiniennes défileront sur les écrans nyonnais. La 18e édition du Festival du documentaire, Visions du réel, qui se tient à Nyon, ville sise sur le bord du lac Léman, en Suisse, se déroule du 18 au 24 avril 2005. Après la projection de Josh's trees (les arbres de Josh) de l'Américain Peter Entell, Brasilierinho, de M. Kaurismaki assurera la clôture qui sera suivie d'un concert donné par 5 musiciens du film. Les deux, les festivaliers sont conviés à visionner plus de 150 films, dont 5 en provenance de la Palestine et issus de l'atelier documentaire des Swiss-Palestinian Film Encounters. Swiss-Palestinian Film Encounters est un programme de soutien et d'appui, chapeauté par des Suisses, en faveur de jeunes cinéastes palestiniens. Le but est de sortir la production filmique palestinienne de l'enfermement, de la routine de désinformation et de la commande au profit des ONG afin de donner plus de relief, d'originalité et de pertinence aux travaux des jeunes. Ainsi, suite à la semaine du film suisse au Festival international de films de Ramallah, en juillet 2004, ayant permis des échanges entre jeunes cinéastes suisses et palestiniens, un atelier documentaire a eu lieu en septembre 2004 et en avril 2005. C'est parmi ces productions, initiées et produites par Nicolas Wadimoff (Akka Films) et Joëlle Comé (Lago Films), qu'un choix de 5 films, tournant autour du thème My home (ma maison) a été opéré. Il en résulte 5 regards personnels, poignants, pertinents et authentiques sur la Palestine. Pendant que Nahed Awwad, avec The fourth room (24'), nous livre sa relation complice, teintée d'images du passé et de rêves brisés, avec un libraire de Ramallah, Saed Abuhmud, quant à lui, avec 2nd Halftime de (20'), nous entraîne dans les espaces de son enfance marqués par sa passion du football. Toujours dans la thématique de l'attachement, Rowan Al Faquih, dans Summer of 85' (11'), nous restitue l'entêtement de Rowan à s'accrocher au bonheur que lui procure la maison de son enfance, très visitée par les membres de sa famille, avant que la guerre n'éclate. Enfin, Enas Muthaffar et Mazen Saâdeh nous invitent à partager avec eux les dures réalités qu'ils vivent quotidiennement à travers, respectivement, East to west (16') et The guardian of Boredom (18') : le premier revient sur les déménagements que la politique israélienne impose aux populations alors que le deuxième suit Mazen, employé dans les bureaux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui passe ses journées à se rouler les pousses sous l'œil attentif d'un chef de service très à cheval sur les horaires. C'est donc avec ces 5 films que les images palestiniennes défileront sur les écrans nyonnais pour rappeler, si besoin est, que l'image peut s'avérer une arme de combat fatale favorisant la libération de l'imaginaire et de l'esprit qui conditionne celle des terres occupées. T. H.