À cet horizon, les énergies vertes fourniront 30% de l'électricité mondiale. Pour la sixième année consécutive, les capacités de production d'énergies renouvelables installées sont plus importantes que celles de l'année passée. 165 gigawatts sont ainsi entrés en service en 2016. C'est 6% de plus qu'en 2015, et cela représente les deux tiers des nouvelles capacités électriques. En 15 ans, la capacité mondiale de production d'énergie verte a été multipliée par huit. C'est ce qui ressort du nouveau rapport "Renouvelables 2017", publié hier par l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Dans son rapport qui s'est basé sur les dernières analyses et prévisions du marché des énergies renouvelables, l'AIE a expliqué que ce boom des énergies vertes est essentiellement porté par le photovoltaïque (PV) qui a augmenté de 50% en 2016. D'ici à 2022, le rapport de l'AIE table sur près de 1 000 gigawatts de nouvelles capacités d'énergies renouvelables, soit une croissance de 43%, surtout tirée par le solaire. Cette prévision, supérieure de 12% à celle avancée par l'Agence en 2016, s'explique par la montée en puissance plus forte que prévue du solaire photovoltaïque en Chine et en Inde. Et si le charbon reste la première source d'électricité à cette date, "les énergies vertes vont réduire l'écart de moitié en seulement cinq ans". À cet horizon, les énergies renouvelables fourniront 30% de la production d'électricité mondiale, contre 24% aujourd'hui. La percée du solaire "sera plus importante que celle de n'importe quelle autre technologie renouvelable d'ici à 2022", souligne le directeur exécutif de l'AIE, Fatih Birol. Il va même jusqu'à parler de "nouvelle ère dans le solaire photovoltaïque". Sur les 1 000 gigawatts de nouvelles capacités dans les ENR, 740 gigawatts devraient, en effet, provenir du développement du parc solaire. Concernant la production d'électricité, l'AIE prévoit une augmentation de l'électricité renouvelable de plus d'un tiers d'ici à 2022 et à plus de 8 000 térawattheures, ce qui équivaut, précise-t-elle, à la consommation totale de la Chine, de l'Inde et de l'Allemagne combinée. Dans ce secteur, la croissance de la production renouvelable sera deux fois plus importante que celle provenant du gaz et du charbon combinés. En matière de prix de l'énergie solaire et éolienne, le rapport note qu'en 2016, il a atteint son plus bas niveau avec moins de 3 cents par kWh (ou kilowattheure). Outre la Chine et l'Inde, les Etats-Unis vont tirer l'essor des énergies vertes, tandis que leur rythme de développement va fortement ralentir en Europe, du fait d'une consommation d'électricité plus faible qui pourrait générer des surcapacités. L'Afrique, pour sa part, connaîtra un développement notable des capacités de production solaires non raccordées à un réseau électrique, même si cela ne représente qu'une part mineure de l'ensemble des capacités installées sur ce continent, où l'électrification est encore limitée dans de nombreux pays. Saïd Smati