La persistance de certains dysfonctionnements va réduire la résilience du secteur à long terme, avertissent certains assureurs. Le secteur des assurances en Algérie est en crise. La forte baisse des importations de véhicules neufs et la réduction des dépenses d'équipement ont fortement impacté le secteur. Selon un document du Conseil national des assurances (CNA) présenté lors d'une réunion des deux groupes statistiques, "assurance de dommages" et "assurance de personnes", tenue le 12 septembre dernier, le marché des assurances accumulerait une production de 70 milliards de dinars au premier semestre de l'année en cours, en baisse de 3% par rapport à la même période de 2016. Les acceptations internationales, quant à elles, marquent une hausse de 19,9% passant de 1,3 milliard de dinars au premier semestre de l'année passée à 1,5 milliard de dinars à la même période de l'année en cours. Le document, dont Liberté détient une copie, révèle que le chiffre d'affaires réalisé par les assurances de dommages, qui représentent plus de 92% du marché des assurances en Algérie, est estimé à 61,7 milliards de dinars, en recul de 3,8%. Au sein des assurances de dommages, toutes les branches régressent à l'exception de la branche "crédit" qui a crû de 38,3% passant de 664 millions de dinars au premier semestre 2016 à plus de 919 millions de dinars au 30 juin dernier. La branche automobile, qui représente près de 60% du marché des assurances de dommages, affiche une baisse de 3,8% de son chiffre d'affaires évalué à 34,5 milliards de dinars. La branche IRD (incendie, construction et risques divers) a réalisé un chiffre d'affaires de 22,5 milliards de dinars, soit un recul de 1,7%. La branche assurance agricole, avec un repli de 27,3%, affiche une production de 1,3 milliard de dinars. La branche transport connaîtrait une diminution de 16,7%, avec un chiffre d'affaires estimé à 2,3 milliards de dinars. Les assurances des personnes ont réalisé un chiffre d'affaires de 6,75 milliards de dinars au premier semestre de l'année en cours, boosté par la performance réalisée par la branche vie-décès qui a connu une croissance de 32,5%. Le chiffre d'affaires de cette branche a atteint 2,2 milliards de dinars au 30 juin 2017 contre 1,7 milliard de dinars durant la même période de l'année passée. Les autres branches des assurances de personnes, à savoir accident, maladie et prévoyance collective, ont toutes reculé. Ces résultats, même s'ils sont provisoires, sont d'autant plus inquiétants que le secteur des assurances est une source de financement de l'économie. Selon le document du CNA, les règlements des sinistres effectués par les sociétés d'assurances au 30 juin dernier s'élèvent à plus de 26,9 milliards de dinars contre 38,3 milliards de dinars sur la même période de l'année. Le stock des sinistres est aussi en baisse de 2,1%, passant ainsi de 74,5 milliards de dinars en 2016 à 74,3 milliards de dinars en 2017. Sur l'assurance dommages, les sinistres déclarés ont connu une baisse importante. Ils s'élèvent à 12,3 milliards de dinars contre 23,1 milliards de dinars au premier semestre de l'année écoulée. Les sinistres à payer sont évalués à 68,3 milliards de dinars en 2017 contre 69,5 milliards de dinars au premier semestre de l'année passée. À la conjoncture économique difficile qui a impacté le secteur, certaines compagnies pratiquent le "dumping" et le "sous-provisionnement" dénoncés l'année dernière par l'ancien ministre des Finances, Hadji Baba Ammi. Meziane Rabhi