La rengaine de la cherté des billets de transport et l'ouverture des sites touristiques fermés depuis février 2010 ont été, encore une fois, reprises en chœur par les tour-opérateurs de la wilaya de Tamanrasset à l'occasion du lancement de la saison touristique dans le Sud, effectué, hier, par le ministre de Tourisme et de l'Artisanat, Hassan Marmouri. Ce dernier semble convaincu que la relance effective du tourisme saharien doit passer par des actions courageuses et rompre avec les discours stériles prononcés en face des spécialistes qui en ont marre des promesses sans lendemain. À commencer par les difficultés liées à l'octroi des visas et les dettes fiscales qui constituent un handicap sérieux pour les opérateurs qui ont réclamé leur effacement afin de "se remettre sur pied" et promouvoir ce secteur moribond. Les responsables d'agences de voyages de cette région touristique par excellence ont également plaidé pour la création d'un conseil consultatif du tourisme saharien et un fonds spécial pour promouvoir cette activité qui passe pour être l'un des secteurs économiques les plus sensibles et relativement vulnérables. Ce fonds est appelé à être un facteur de développement et une aide aux investisseurs locaux dans les domaines du tourisme et de l'artisanat. Les agences ayant survécu au marasme touristique et au sinistre qui les a frappés durant sept longues années auront ainsi l'opportunité de renouveler leur flotte et marquer un démarrage avec des équipements adéquats, lesquels doivent répondre aux exigences de la clientèle, tant nationale qu'internationale. Au plan de la formation, il a été proposé la création d'une école supérieure de tourisme saharien et la mise en place une base de données nationale d'information afin de booster les offres touristiques et, par ricochet, promouvoir la destination Sud. Comme à l'accoutumée, le représentant du gouvernement a promis de prendre en charge toutes ces préoccupations. Le ministre a invité les tour-opérateurs à collaborer avec les services de sécurité pour mieux gérer les quatre circuits récemment ouverts dans des conditions défavorables. Il a également promis de rééchelonner, voire annuler, les dettes cumulées auprès du fisc pendant toutes ces années de vaches maigres. À la Maison de la culture, où il a donné officiellement le coup d'envoi de la saison touristique saharienne, Hassan Marmouri est revenu sur les dernières démarches entreprises avec les deux compagnies aériennes nationales, Air Algérie et Tassili Airlines, pour parvenir à la réduction de 50% des prix du transport au profit des touristes désirant découvrir toute l'Algérie, pas uniquement le Sud. Pour ce qui est des visas, et son lot d'écueils bureaucratiques, l'hôte de l'Ahaggar a opté pour la traditionnelle réponse formulée par ses prédécesseurs pour tenter de contourner une problématique capitale. "Je vais voir avec le ministre des Affaires étrangères pour régler ce problème", a-t-il promis. Pour ce qui est du programme de la visite, la délégation ministérielle s'est rendue aux hôtels Tahat et Caravansérail, puis à la Maison de l'artisanat et à l'Ecole pilote de gemmologie. RABAH KARECHE