Des divergences apparaissent entre les dirigeants du camp indépendantiste en Catalogne et les appels au dialogue se multiplient pour éviter un choc frontal aux conséquences imprévisibles avec Madrid, à quelques jours d'une éventuelle déclaration d'indépendance. Un premier appel à une pause sur le chemin vers l'indépendance est parti de l'entourage même du président catalan, Carles Puigdemont : l'un de ses proches, le ministre chargé des Entreprises au sein du gouvernement catalan, Santi Vila, a demandé vendredi un "cessez-le-feu". Il a aussi appelé dans le quotidien catalan Ara à "réfléchir à l'utilité et aux conséquences" d'une déclaration d'indépendance d'une "République de Catalogne" dans l'immédiat. Les indépendantistes sont à présent partagés entre ceux qui préconisent de défier Madrid jusqu'au bout, en proclamant l'indépendance sans plus tarder, et ceux qui laissent la porte ouverte à une médiation avec Madrid, que réclame avec insistance Carles Puigdemont. Les élus du parti catalan CUP (Candidature d'unité populaire, extrême gauche) jouent leur traditionnel rôle d'aiguillon. "Le moment inéluctable et irrévocable d'exercer le droit à l'autodétermination est arrivé", s'est exclamé vendredi Carles Riera, député régional de ce parti. À l'inverse, le conservateur Artur Mas, prédécesseur de Carles Puigdemont à la tête de l'exécutif catalan, a expliqué au Financial Times que les dirigeants régionaux ne devaient pas se demander "comment se proclame l'indépendance mais comment la rendre effective". R. I./Agences