L'état d'urgence, en vigueur en Tunisie depuis près de deux ans à la suite d'une série d'attentats terroristes sanglants, a été prolongé d'un mois, a annoncé jeudi la présidence tunisienne. La dernière attaque de grande ampleur remonte à mars 2016, mais des démantèlements de cellules terroristes sont régulièrement annoncés. L'état d'urgence a aussi été utilisé ces derniers mois pour des opérations anticorruption. Le président de la République Béji Caïd Essebsi "a décidé de proclamer l'état d'urgence sur tout le territoire tunisien pour un mois à partir du 13 octobre jusqu'au 11 novembre", a indiqué la présidence dans un communiqué publié sur Facebook. L'état d'urgence avait été prolongé de quatre mois en juin. Cette mesure octroie des pouvoirs d'exception aux forces de l'ordre en permettant notamment l'interdiction des grèves et des réunions "de nature à provoquer (...) le désordre" ou encore l'adoption de mesures "pour assurer le contrôle de la presse". L'état d'urgence est en vigueur en Tunisie depuis un attentat contre la garde présidentielle le 24 novembre 2015 en plein Tunis. Douze agents avaient été tués dans cette attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). Deux autres attaques majeures revendiquées par l'EI avaient eu lieu en mars et juin 2015, respectivement à Tunis et à Sousse (est). Soixante personnes, dont 59 touristes étrangers, avaient été tuées. En mars 2016, des terroristes avaient lancé des opérations coordonnées contre des installations sécuritaires de Benguerdane, près de la frontière avec la Libye. R. I.