"La concurrence chinoise est une réalité, pas uniquement en Algérie, mais dans d'autres pays", a reconnu le diplomate français. L'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, a effectué, jeudi, une visite de travail dans la wilaya de Blida. Une visite mise à profit pour, aussi, aborder l'état de la relation économique algéro-française et les opportunités de coopération. Le diplomate français reconnaît d'emblée qu'en la matière, son pays a perdu du terrain et qu'il a pour mission de le récupérer. Il a expliqué, dans ce sens, que la Chine est présente en force en Algérie et qu'il faut s'adapter à la concurrence chinoise. "En matière de relation économique, nous avons certainement perdu du terrain en Algérie. La concurrence chinoise est une réalité, pas uniquement en Algérie, mais également dans d'autres pays. C'est une réalité aussi pour les autres pays européens, l'Italie, l'Espagne et même les Etats-Unis. Il faut qu'on se mobilise pour rattraper le terrain perdu", a déclaré M. Driencourt. Le constat est quasi similaire s'agissant des échanges commerciaux entre les deux pays. L'ambassadeur reconnaît que la Chine surclasse son pays qui reste, néanmoins, le deuxième partenaire économique de l'Algérie. Par contre, il s'est dit confiant pour réoccuper la première place, du fait que la langue française reste un facteur commun et qu'il est plus facile pour les industriels algériens de travailler avec des entreprises françaises en français, qu'avec des entreprises chinoises, coréennes ou turques. "Il ne faut surtout pas sous-estimer le phénomène de l'émigration algérienne en France car il y a beaucoup d'entrepreneurs binationaux d'origine algérienne qui cherchent à construire quelque chose avec l'Algérie. Ces facteurs-là ne sont pas quantifiables", souligne-t-il. Parlant des difficultés d'investissements, des blocages bureaucratiques et de la règle 51/49, Xavier Driencourt pense qu'il y a, certes, des difficultés, mais il ne faut pas les exagérées. Selon lui, pour les grands groupes industriels qui sont présents dans le paysage industriel algérien comme Lafarge, Danone, Renault, Peugeot, ce n'est pas vraiment un obstacle. "Ces entreprises arrivent à s'adapter et à trouver les partenaires algériens. La difficulté, c'est sans doute pour les PME françaises qui connaissent mal le marché algérien, qui ont des difficultés à pénétrer le marché et à trouver des partenaires. "Donc, c'est notre rôle, ambassades française et algérienne, d'expliquer que les difficultés sont surmontables", a argumenté l'ambassadeur, précisant que l'Algérie a de grandes potentialités surtout qu'elle cherche à diversifier son économie. L'ambassadeur de France en Algérie, qui s'est réjoui de l'augmentation du nombre de visas délivrés qui atteint les 410 000, s'est exprimé également sur la coopération dans le domaine de l'éducation et l'enseignement supérieur. Evoquant les échanges ou le partenariat dans le domaine de l'éducation et la formation, il indique qu'il a un certain nombre d'idées dans ce sens, mais il préfère d'abord en parler aux autorités algériennes. Selon lui, Campus France en Algérie, qui compte 25 000 étudiants, est le premier dans le monde. Il explique que le projet suppose des efforts en linguistique, un partenariat avec les universités et les écoles françaises et l'ouverture des centres culturels français dans les grandes villes comme Oran, Annaba et Constantine. Lors de sa visite à Blida, Driencourt s'est entretenu avec le wali et a rencontré des industriels de la région, dont le patron du groupe Sim. Il a, à l'occasion, annoncé l'arrivée d'une délégation de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui viendra explorer les possibilités de coopération avec la région de la Mitidja. K. FAWZI