Dépourvu de la licence CAF A, le nouveau coach national Rabah Madjer peut-il être sur le banc contre le Nigeria, le 10 novembre à Constantine ? La question mérite d'être posée, car il faut savoir que pour les championnats des Ligues 1 et 2 en Algérie, l'entraîneur en chef d'un club doit posséder une licence CAF A pour pouvoir diriger une équipe, selon la nomenclature des diplômes fixée par la direction technique nationale. Selon une source digne de foi, on apprend que pour les matches internationaux, la FIFA et la CAF ne délivrent pas de licences pour les entraîneurs et les joueurs. Ces derniers sont inscrits sur la feuille de match sur la foi de leurs passeports, donc pas besoin de licence pour les entraîneurs. Du coup, sur ce registre, la FAF n'a pas de soucis à se faire. En revanche, la DTN, désormais dirigée par Rabah Saâdane, fait face d'emblée à un problème de déontologie et d'éthique. Comment la FAF peut-elle raisonnablement exiger désormais une licence CAF A à un club pour avoir la licence d'un entraîneur, alors qu'elle ne l'a pas exigé à Rabah Madjer pour un poste censé être d'un rang supérieur ? En fait, pour obtenir la licence CAF A, Madjer doit effectuer un stage d'équivalence au niveau de la DTN par rapport à son diplôme de 3e degré, accordé par le MJS. Dans son édition d'hier, Liberté avait révélé que la nomenclature des diplômes requis pour le poste d'entraîneur national A, arrêtée par le MJS dans le décret n°6-296 du 2 septembre 2006, inscrit au Journal officiel du 6 septembre 2006, stipule que le postulant doit posséder un DES en sciences et technologies du sport, ou être TSS en sciences et technologies du sport ou avoir un diplôme de 3e degrés. Il doit en outre avoir exercé pendant 2 ans en qualité d'entraîneur national de la catégorie B et avoir gagné un titre national. Dans le staff technique actuel, seul Ighil Meziane (champion d'Algérie avec l'ASO) satisfait à ces critères. Enfin, l'article 34 du décret stipule aussi que "l'entraîneur qui, pendant une durée de trois (3) ans, n'a pas été titulaire d'un contrat de travail dûment enregistré par un club algérien ou étranger, ou à défaut n'a pas figuré dans le cadre des stages organisés officiellement par la fédération, la ligue ou un établissement de formation, encourt la suspension de sa licence d'exercice". L'article 51 indique également que "le retrait de la qualité d'entraîneur de haut niveau à titre définitif intervient notamment en cas (...) de cessation de volontaire des acticités liées à la qualité d'entraîneur de haut niveau". La loi, c'est la loi, elle doit être au-dessus de tout le monde, même si l'on est membre d'un comité de soutien au président Abdelaziz Bouteflika. SAMIR LAMARI