Diplômes d'entraÎneur de football Les sésames de complaisance du MJS La délivrance des diplômes d'entraîneur de football est tributaire, comme c'est le cas dans chaque métier, d'une formation. Des écoles spécialisées en Algérie ainsi que la Fédération de football (FAF) sont habilitées, du point de vue réglementaire, à organiser des formations pour décrocher les fameux sésames. Cependant, selon la réglementation en vigueur, le ministère de la Jeunesse et des Sports a le droit de donner des diplômes à d'anciens joueurs, notamment internationaux, sans passer par une formation. C'est une dérogation permise par un décret exécutif mais, selon une source digne de foi, le MJS aurait ces derrières années tendance à abuser de ce privilège pour des raisons peu évidentes surtout que, précise notre source, les dérogations concernent également des diplômes de second degré et même de troisième degré, ce qui correspond en fait à une formation universitaire. Plus de 100 diplômes de complaisance ont été attribués pendant les 10 dernières années par le MJS aux techniciens de football dont certains sont des célébrités du football national. La FAF a déjà attiré le MJS sur le danger d'une telle pratique mais rien n'y fit. C'est pour cela que la FAF, à travers la DTN, a décidé de faire subir aux postulants à des licences d'entraîneur des cycles de formations d'équivalence sinon ça sera la foire dans ce métier. Il est anormal que le MJS délivre un diplôme de troisième degré, ce qui correspond à plus de 2 000 heures de formation, à une personne juste pour son passé footballistique, ou un second degré par complaisance. "Dans la décision 301 du MJS qui traite des diplômes sportifs, datée du 2 novembre 1997, il est stipulé clairement que les cycles de formation du MJS ne concernent que le diplôme de 1er degré pour ex-internationaux. C'est une façon de les introduire dans le cycle de formation, mais on constate que le MJS a outrepassé cette dérogation pour arrondir son champ d'application aux 2e et 3e degrés, ce qui est illégal vis-à-vis de la loi", explique notre interlocuteur. "Il faut absolument revoir la loi et doter la DTN des pleins pouvoirs à ce sujet-là", souligne notre source qui ajoute : "Trouvez-vous normal que le MJS délivre un diplôme de premier degré sans que la personne concernée effectue la moindre heure de formation alors qu'une telle formation nécessite un volume horaire de 131 heures ? Quels sont ces ex-internationaux concernés ?" Notre source cite les noms de Rabah Madjer, Bouiche Nacer, Hadj Adlane, Amrouche, Cherif El-Ouazani, Belatoui, Benali, Azizane et autres Megharia. La délivrance de diplômes par le MJS fausse le travail de la FAF, dans la mesure ou d'autres ex-internationaux comme Zorgane et Slatni ont effectué tout le cycle de formation (1er, 2e et 3e degrés), soit plus de 2 000 heures de formation, couronné par des diplômes. "Est-ce donc une perte de temps pour eux ?" s'insurge notre interlocuteur. En outre, "le MJS a recours à la délivrance de diplômes pour les ex-internationaux dans la discipline de football alors qu'ils refusent de le faire pour les autres disciplines : pourquoi ?". S. L. Lire le dossier