Le fameux groupe palestinien, spécialiste de l'oud, "Le Trio Joubran", a annoncé récemment qu'une « proche collaboration » va être réalisée avec Roger Waters, l'ex-bassiste et co-fondateur de la formation légendaire du rock britannique Pink Floyd. C'était lors d'un concert du trio au MusicHall de Beyrouth, le 10 octobre dernier. Formé en 2004 par Samir, Wissam et Adnan Joubran, le trio nazaréen constitue à présent l'un des symboles artistiques les plus rigoureux de la Palestine. Faisant dans le conte et la poésie arabe aussi bien que dans l'instrumental, musique arabe classique et jazz, les frères Joubran portent aujourd'hui, avec rien d'autre que l'oud et la percussion, l'attention à cor et à cri sur la culture palestinienne dont ils se veulent les apôtres. Le groupe est également accompagné en percussions par Yousef Hbeisch. Versant souvent dans le combat de la cause palestinienne, le florilège du trio fut pendant plus de treize ans privilégié par l'appui de l'icône nationale Mahmoud Darwich. Ils partagèrent la scène avec le poète à plus d'une trentaine de fois. Réinterprétés et accompagnés par le trio, des poèmes, comme celui intitulé « Intadhirha » (« L'art d'aimer » en français) ou encore « Sur cette terre » de Darwich, sont d'ailleurs des plus notoires de leur association. À plusieurs reprises, ils remémorent le poète disparu par des fêtes en Palestine natale, bien que installés à Paris aujourd'hui, menant l'Autorité palestinienne à faire du 9 août, jour du décès de Darwich à Houston en 2008, la journée nationale pour la culture. Plus connu également pour son soutien à la cause palestinienne, l'ex-bassiste et co-fondateur du groupe mythique Pink Floyd, Roger Waters, avait également réinterprété « Intadhirha » de Darwich, sous l'intitulé de « Wait for her », dans son nouvel album « Is this the life we really want? ». Même aux temps « floydiens », Waters, marqua son expression de sa réfutation pour toute figure belligérante, notamment dans l'album « The wall ». Il en était alors le compositeur majeur, dénonçant les désarrois des Guerres Mondiales suite à la disparition de son père. « The wall » devint alors en symbolique une référence de ségrégation, condamnant le mur de séparation israélien. En juin 2010, Waters annonce son adhésion à la BDS et produit en reprise « We shall overcome », sa « chanson de protestation » contre l'occupation de la Palestine. En novembre 2012, il s'adresse à l'ONU au nom du Tribunal Russell sur la Palestine, dénonçant les « nombreux crimes internationaux » commis par l'Etat d'Israël. Il publie également des articles dans la presse, souvent britannique, ayant pour penchant la même vocation. Mêlant les divers « maqâmat » orientaux aux tons mollets de la chanson anglaise, le tandem palestino-britannique ne peut alors que nous faire part de son ingéniosité, donnant corps à une manifestation aussi universelle qu'engagée. Youcef Oussama BOUNAB Rédaction Digitale de « Liberté » (#RDL)