Libéré pour des raisons de santé le 11 juillet 2016, après plusieurs mois passés en prison, sous mandat de dépôt (du 1er octobre 2015 au 11 juillet 2016), le général à la retraite, Hocine Benhadid, doit encore attendre jusqu'au 24 décembre prochain pour être jugé, avec l'espoir de bénéficier de la levée du contrôle judiciaire dont il fait l'objet, tel que le réclament ses avocats. En effet, c'est ce qu'a décidé, jeudi dernier, le juge du tribunal de Sidi-M'hamed, à l'occasion de la première audience accordée par la justice à cette affaire. Un renvoi qui a soulevé, in situ, l'ire de ses avocats, en l'occurrence Mes Khaled Bourayou et Bachir Mechri, qui déclarent "ne pas comprendre" le report de ce procès alors que le dossier de leur client est déjà resté près de neuf mois dans les tiroirs de la justice. La défense du général Benhadid, accusé au début, même seul, du délit criminel de "participation à une entreprise de déstabilisation de l'institution militaire", est davantage outrée par la requalification des faits au moment où il était question de la levée de la procédure de fait. En effet, le général Benhadid n'est plus accusé du délit sus-cité. La justice brandit désormais contre lui l'article 144 du code pénal portant "outrage à un magistrat fonctionnaire dans des lieux non-publics". Logiquement, explique Me Bourayou, son client n'est passible ainsi que d'une amende allant de 200 000 à 500 000 DA, conformément à l'article 146 du code pénal. Voilà qui fait dire à Me Bourayou que le renvoi du procès jusqu'au 24 décembre prochain est "en contradiction avec la chancellerie qui ordonne que les affaires doivent être traitées dans les plus brefs délais". Pour l'avocat, "la chronologie des dates renseigne bien sur la conduite de ce procès" et que "le caractère qui en ressort est que le dossier est devenu petit par rapport à la stature de l'accusé". Me Bourayou, qui nourrit, tout de même, l'espoir de voir son client acquitté dès le prochain procès, regrette le fait que la justice n'ait pas tenu compte de l'état de santé fragile du général Benhadid. Difficile d'évacuer la nature politique de cette affaire qui est encore loin de livrer tous ses secrets. F. A.