"à entendre le DG du port, nous n'avons même pas besoin d'enquête. Il aurait tout vu !" s'exclame le comité citoyen. Le comité citoyen de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques dans la wilaya de Béjaïa s'est exprimé hier au sujet de l'incendie qui s'était déclaré la veille au complexe du Groupe. Exprimant toute sa solidarité avec les travailleurs, le comité n'a pas perdu de vue la prompte intervention du DG du port de Béjaïa qui s'est empressé de communiquer sur les causes de l'incendie en lieu et place des services compétents. Une intervention douteuse. Le comité se dit offusqué par les propos, pour le moins incompréhensibles, pour ne pas dire irresponsables, tenus par le DG du port à propos de l'incendie qui a ravagé une partie de l'usine de Cevital. "Nous ignorons encore les causes de cet incendie, mais nous sommes surpris des dernières déclarations du Dg du port de Béjaïa", écrit dans son communiqué, rendu public hier, le comité qui fait allusion à ses propos tenus dans la presse en jugeant, alors que l'enquête de la police scientifique venait à peine d'être enclenchée, que l'incendie était dû à "un frottement fer contre fer". "Voilà une performance dans les annales de la police scientifique qui doit faire cas d'école. Car, à entendre le DG du port, nous n'avons même pas besoin d'enquête. Il aurait tout vu !!!", s'exclame le comité citoyen qui tient à renouveler sa "solidarité agissante" aux travailleurs de Cevital ainsi qu'à à leur direction, tout en les assurant de son soutien sans réserve. "Nous dénonçons avec force l'attitude du directeur du port de Béjaïa qui a fait une irruption surprenante dans cet incendie, non pour apporter un quelconque soutien aux travailleurs de Cevital, mais encore une fois pour semer la confusion et usurper, cette fois-ci, la qualité de porte-parole de Cevital et de celle de la police scientifique dont l'enquête venait à peine de démarrer", s'indigne encore le comité. En guise de première réaction active, le comité lance un appel à une marche pacifique pour le dimanche 29 octobre à Béjaïa. Cette marche se veut ainsi être un élan de solidarité avec les travailleurs pour "la sauvegarde" de Cevital, fleuron de l'industrie nationale. Pour ce faire, le comité citoyen réclame le déblocage de la situation insoutenable à laquelle fait face l'opérateur, notamment depuis qu'il a décidé d'importer des équipements pour la réalisation d'une usine de trituration de graines oléagineuses. Ce blocage est officiellement assumé par le DG du port de Béjaïa, mais officieusement, il serait décidé en haut lieu. Le comité réclame, ainsi, d'autoriser "l'accostage des bateaux au port de Béjaïa, le débarquement des équipements et la réalisation de l'usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital", "une répartition juste et équilibrée des investissements et de la richesse dans notre pays", ainsi que la mise sur pied d'"une commission d'enquête sur la gestion désastreuse et douteuse du DG du port de Béjaïa". Dans le même communiqué, le comité dénonce la politique de "deux poids, deux mesures du gouvernement". Il met en avant la "partialité du gouvernement, qui est resté silencieux devant les blocages dont sont victimes Cevital et la région de Béjaïa, alors qu'il affiche son soutien appuyé à la construction, et en plein cœur du port de Djendjen, de deux unités de trituration de graines oléagineuses, quatre fois plus chères et deux fois moins performantes que celle achetée par Cevital". Le comité se demande "pourquoi ce qui est valable, autorisé et encouragé à l'intérieur du port de Djendjen est interdit même à l'extérieur du port de Béjaïa ?". Le comité citoyen de soutien à Cevital dénonce, dans la foulée, le silence observé jusque-là par les hauts responsable, à leur tête le Premier ministre, même après avoir été interpellé en plein hémicycle par les députés à l'occasion de la présentation de son plan d'action. Pour le comité, le mutisme des hauts responsables confirme que "les institutions de l'Etat sont otages de lobbies et que les agitations du DG du port de Béjaïa ne sont l'effet que des ombres chinoises de ses parrains". Farid Abdeladim