Même s'il est validé par le Conseil national de l'investissement (CNI) et accepté par l'enquête commodo et incommodo, le projet de trituration de graines oléagineuses du groupe Cevital à Béjaïa est toujours interdit de lancement, et ce, depuis une année. Les équipements nécessaires à son fonctionnement demeurent bloqués au port de Béjaïa par le DG de cet établissement. Un blocage qui en dit long sur l'existence d'une mafia politico-financière qui agit selon ses intérêts et au détriment de l'économie nationale. Sinon, comment expliquer cette cabale contre un projet créateur de richesse et d'emploi ? Un projet qui contribue à la réduction de la facture d'importation et qui s'inscrit dans une politique pourtant «encouragée» par l'Etat ! Pour dire non au blocage, des comités citoyens voient le jour. Mercredi dernier, une réunion a eu lieu à la filiale dédiée à la fabrication du verre du groupe Cevital à Larbaâ (Blida). Elle a été sanctionnée par la création du comité de soutien de la wilaya de Blida, lequel regroupe des travailleurs de la filiale, des universitaires et de simples citoyens. Le comité se veut citoyen avant tout. «La création de 1000 emplois directs et 100 000 indirects est prévue par le projet de Rebrab. Et pourtant… Aussi, et ce qui est paradoxal, c'est que les autres projets du même créneau sont encouragés par les pouvoirs publics alors que leur coût est quatre fois plus élevé et qu'ils sont deux fois moins performants que celui de Cevital», se désole M. Bouzidi Mourad, porte-parole du comité de soutien de Béjaïa rencontré mercredi au siège de la filiale verrerie de Rebrab à Larbaâ (est de Blida) lors de l'installation du comité de soutien de la wilaya de Blida. Et de poursuivre : «Dans notre réunion pour le lancement du comité de la wilaya de Blida, on a exposé la situation de blocage et on a dénoncé la politique du deux poids, deux mesures pratiquée par l''Etat. Pourquoi dire oui au projet de Jijel et non à celui de Béjaïa ? Tout le monde est d'accord pour dire qu'il y a des lobbys derrière, d'autant que le DG du port de Béjaïa ne possède aucun appui juridique pour bloquer les équipements au port. Pis, on pense que l'incendie de l'un des silos de sucre roux de Cevital, vendredi dernier, n'était pas fortuit. On veux casser le groupe, voilà la vérité.» On exige une enquête Le comité de soutien de Blida compte 25 membres, et d'autres wilayas seront aussi concernées par l'installation de comités pour défendre «la bonne cause». «Notre but est de gagner la bataille de l'opinion et créer un rapport de force de la société civile et une dynamique de soutien en faveur du déblocage», insiste notre interlocuteur. Signalons qu'une marche populaire est prévue le 29 octobre courant à 10h, ayant comme itinéraire l'usine Cevital de Béjaïa vers le siège de la wilaya de Béjaïa pour dire non à la politique du deux poids deux mesures, non au sabotage de Cevital et exiger la vérité sur les dessous de cette politique. «Pourquoi ce qui est valable, autorisé, encouragé et financé à l'intérieur du port de Djendjen (Jijel), est empêché même à l'extérieur du port de Béjaïa ?» se demande-t-on. Les protestataires exigeront aussi l'accostage des bateaux au port de Béjaïa, le débarquement des équipements et la réalisation de l'usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital. Une répartition «juste et équilibrée des investissements et de la richesse dans notre pays» et l'envoi d'une commission d'enquête sur la gestion qualifiée de désastreuse et douteuse du DG du port de Béjaïa figurent aussi parmi les revendications. Des bus seront mis à la disposition des citoyens de Blida voulant participer à la marche. Pour plus de détails, voir la page Facebook : comité citoyen Bejaia.