Rien ne va plus à la direction générale de la Casnos où la plupart des travailleurs était en grève hier dans l'enceinte de l'établissement. Une grève qui risque de se prolonger, selon les employés, si une solution radicale relative à la suspension de ses fonctions du directeur général, M. Boubatra, n'est pas immédiatement prise par la tutelle. Si le motif a été invoqué hier par les grévistes, à savoir rester solidaires avec un collègue licencié par le DG, il reste que l'origine du bras de fer entre le premier responsable et l'ensemble du collectif date de plusieurs mois. Les travailleurs lui reprochent “sa mauvaise gestion” qu'aurait constatée une inspection diligentée par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale. “Notre collègue, agent de reprographie, a été sermonné pour avoir collaboré avec l'inspection dans le cadre de leur enquête. Il n'a rien fait de mal à part qu'exécuter les tâches pour lesquelles le DG était d'accord. Actuellement, ce collègue est dans un état d'inconscience alors que sa femme a eu un pic de tension”, déclarent-ils. D'aucuns iront jusqu'à accuser le DG de gérer la boîte comme il veut. MM. Boufekane, Touidjine et Makhloufi, respectivement secrétaire syndical chargé de l'organique, membre de la section syndicale et membre fédéral, parlent, eux, le même langage et ne mâchent pas leurs mots pour exiger le départ de celui qu'ils traitent de “mauvais gestionnaire”. “Sur les 48 wilayas, personne ne veut de lui. Depuis neuf ans qu'il est à la tête de la caisse, on ne récolte que des problèmes. Il a tout fait pour renvoyer les meilleurs cadres de la boîte”, expliquent-ils. M. Chabi, conseiller du DG, intervient pour dire que “ce responsable gère par le mépris et le régionalisme. Nous recouvrons actuellement moins de 10% de créances. Que pouvez-vous attendre d'un gestionnaire qui se permet 9 téléphones portables ? La situation est aujourd'hui impossible, et son départ est plus que nécessaire pour le bien de la caisse. Je suis persuadé que les résultats de l'enquête prouveront ce que pensent de lui les travailleurs”. Contre toutes ces accusations, M. Boubatra ne dit pas un mot pour sa défense. Il se contentera de déclarer que, pour le moment, il n'est pas au courant de ce qui se passe. “Je ne peux rien dire d'une situation dont j'ignore pratiquement tout sauf qu'il y a une poignée de manipulateurs qui veulent nuire à ma réputation.” Une affaire à suivre. A. F.