Le programme de la visite d'inspection du wali d'Oran de plusieurs points de développement local l'a mené, hier, au site prévu pour la réalisation du projet de montage automobile de Peugeot à El-Hamoul, à quelques kilomètres du site de Renault Algérie. Sur place, Mouloud Cherifi s'est interrogé sur la nature même du terrain en question d'une superficie de 120 ha. Les responsables concernés ont précisé qu'il ne s'agit pas d'un terrain agricole mais composé de glaise ; la présence d'une unité de briqueterie mitoyenne faisant foi. "Dès les années 1920/1930, les autorités coloniales ont analysé le sol composé de glaise d'où la réalisation de la briqueterie", souligne un des intervenants. Cette escale a pourtant été diversement interprétée et considérée par certains comme étant le prélude à la relance du projet Peugeot- PSA à Oran. Une certitude nourrie par les dernières déclarations optimistes des uns et des autres. Le sujet avait été d'autant abordé lors de la rencontre entre le ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi, et l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, en septembre dernier, alors que le diplomate français déclarait le 12 janvier dernier que des entretiens entre la société Peugeot, ses partenaires algériens et le ministère de l'Industrie "sont en cours et en bonne voie". Le directeur de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord du groupe français PSA, Jean-Christophe Quémard, s'était dit, quant à lui, "confiant" pour son lancement effectif. Pour rappel, annoncé en octobre 2015 comme presque ficelé par Abdeslam Bouchouareb, alors ministre de l'Industrie et des Mines, le projet de l'usine Peugeot en Algérie n'a toujours pas vu le jour. Pourtant la signature d'un pacte d'actionnaires était imminente lors de la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) d'avril 2016 et coprésidée par les Premiers ministres des deux pays, mais tombera à l'eau à la dernière minute. En janvier 2017, le même Bouchouareb déclarait à une chaîne de télévision privée que "l'aboutissement de ce projet ne se fera qu'une fois les conditions du gouvernement algérien acceptées par le groupe français", sans pour autant en préciser la nature. Bouchouareb avait également affirmé que le gouvernement allait imposer des exigences dans ses négociations avec Peugeot qui doit aboutir à un vrai partenariat industriel. L'usine PSA en Algérie devrait produire 4 modèles (Peugeot pick-up, Peugeot 208 et Peugeot 301 ainsi que la Citroën C-Elysée) pour une capacité annuelle de 25 000 unités dans un premier temps, puis 75 000 et 100 000 unités par la suite, loin, très loin des prévisions de son usine marocaine où l'entreprise vise également la fabrication de moteurs sur place. NOUREDDINE BENABBOU