Résumé : Nassima n'était pas venue pour juger Yamina, mais plutôt pour lever le voile sur des vérités qu'elle ignorait. En se mariant avec elle, Slimane voulait revivre une nouvelle jeunesse. Elle ferait mieux, maintenant qu'il n'est plus là, de refaire sa vie avec un homme plus jeune. La jeune femme ne répondit pas. Elle repense à Slimane qui n'avait cessé de lui faire croire qu'il était affublé d'une maladie qui l'avait rendu stérile, alors qu'elle rêvait d'avoir des enfants ! Elle n'aurait jamais cru qu'il était déjà grand-père, et qu'il lui avait menti durant toute la période qu'il avait vécue auprès d'elle. -Je pense qu'il est temps pour moi de rentrer. Nassima venait de se lever. Yamina en fera de même. -Déjà ? Vous voulez me quitter ? Elle passe une main caressante sur sa joue. -Ne vous inquiétez pas, Yamina. Je suis certaine que tout rentrera dans l'ordre pour vous. Slimane a dû prévoir un testament. Vous ne serez sûrement pas dans le besoin. -C'est certain, mais ce n'est pas son argent qui m'intéresse. Cela n'avait jamais été le cas entre nous. -Vous étiez sa femme légitime. Vous avez tous les droits sur ses biens. -Vous aussi. -Oui, mais moi, j'ai déjà mes propres ressources. Ce que Slimane vous lègue vous reviendra de droit. Elle ébauche un sourire. -Je ne suis pas ici pour vous juger ou vous empêcher d'accéder à votre héritage. Comme je vous l'ai déjà précisé, je voulais juste que vous découvriez Slimane tel qu'il avait toujours été, et non pas tel que vous l'aviez connu. Néanmoins, je suis sûre d'une chose : il vous a vraiment aimée. -Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Elle secoue la tête. -Je connaissais mon mari. Il ne pouvait rester aussi longtemps auprès d'une femme s'il ne s'était pas attaché à elle. Il y en avait eu une belle collection avant vous, mais aucune n'était restée plus d'une semaine auprès de lui. Elle lui tapote l'épaule. -Même si vous, vous ne l'aviez pas aimé, vous aviez sûrement vos raisons pour avoir accepté d'être son épouse. Je ne vais pas aller jusqu'à fouiner dans votre ancienne vie. Chaque femme voit son avenir à sa manière, et vous semblez être une femme bien comme il faut, Yamina. Vous vous occupiez de Slimane et l'aviez assisté dans ses dernières heures. C'était une chance pour lui de vous avoir à ses côtés. Une autre à votre place aurait vite fait de prendre son argent et de mettre les voiles. -Je ne voulais aucunement de son argent. -Je n'en doute pas. Mais maintenant qu'il n'est plus là, prenez ce qui vous revient de droit. Slimane voulait lancer une bijouterie. Il m'en avait parlé une fois en Tunisie, mais comme j'avais refusé d'adhérer à son projet, je pense qu'il vous l'a aussi proposé. -Effectivement. Yamina porte une main à sa tête. -Mon Dieu ! Il m'a aidé à lancer un magasin de prêt-à-porter féminin. Comme il a vu que je m'en sortais plutôt bien, il m'a proposé d'ouvrir cette bijouterie en parallèle, et y était revenu à maintes reprises sur ce projet. Mais je m'y étais opposée moi aussi. -Pourquoi ? (À suivre) Y. H.