Résumé : Yamina est heureuse de son succès auprès de ses clientes. Slimane découvre en elle une commerçante avisée. Déjà, elle pense à ouvrir un autre magasin. Il lui demande alors ce qu'elle voulait lancer cette fois-ci. Elle hausse les épaules : -Ça sera une copie du premier. Pourquoi changer d'activité alors que l'habillement féminin est le commerce le plus rentable de nos jours. Il toussote, et lance d'une petite voix : -Je pensais à autre chose. -Par exemple... -Heu... une bijouterie. -Hein ? -Oui, une bijouterie. Les femmes les plus élégantes adorent les bijoux. -Je n'en disconviens pas. Mais avons-nous les moyens pour... Il lève une main et l'interrompt : -Je ne parle jamais pour ne rien dire, Yamina, et tu le sais bien. Si je te propose d'ouvrir une bijouterie, c'est que j'ai déjà fait mes calculs moi aussi. Elle ouvrit de grands yeux incrédules : -Tu n'as jamais abordé ce sujet avec moi, Slimane. Ce projet a dû prendre forme dans ton esprit ces derniers temps. -C'est bien ça. Je voulais juste tester tes capacité de femme d'affaires. Et, ma foi, pour une débutante dans le domaine, je ne suis pas du tout mécontent du résultat. -Tu veux dire que le projet de la bijouterie te trottait déjà dans la tête avant que je ne te propose l'ouverture de ce second magasin ? Il hoche la tête : -Tout à fait. Heu... pour être honnête, il y a des années que je rêvais d'ouvrir une bijouterie de luxe. J'avais un capital assez conséquent. Cependant, comme je suis quelqu'un qui bouge sans arrêt, je n'ai pas trouvé le temps de passer à l'action pour concrétiser ce projet. Et puis, tu es entrée dans ma vie Yamina. Je t'avais proposé de te lancer dans les affaires dès le début de notre mariage. Tu vois, je pense que j'ai bien fait finalement de commencer par l'habillement féminin. C'est un créneau lucratif. Les cosmétiques aussi. Maintenant tu as une idée plus large sur les caprices des femmes en la matière. Les femmes, quelles qu'elles soient adorent se sentir dans leur peau, et ne lésinent sur aucune dépense pour l'acquisition des objets de leur convoitise. Celles qui ont les moyens poussent le bouchon jusqu'à exiger l'exclusivité. C'est ce que nous proposons dans ton magasin, et c'est ça le secret de ta réussite dans ce créneau, Yamina. Je pense que maintenant, il faut voir plus grand.... Elle ferme les yeux et se laisse encore aller contre le dossier de sa chaise. Il y a quelques mois à peine, elle trimait huit heures par jour, parfois plus, pour un salaire qui n'aurait même pas suffi à payer une tenue dans son magasin. Un salaire de misère qu'elle remettait à ses frères afin d'avoir la paix. Elle passait parfois des jours à faire des économies de bouts de chandelles afin de pouvoir se permettre une simple paire de chaussures. Et maintenant... (À suivre) Y. H.