Forcément déçu après la défaite de son équipe à domicile face à l'ESS, l'entraîneur du Mouloudia d'Oran a, pour la première fois depuis l'entame de la saison, haussé le ton pour réclamer davantage de respect "pour le travail accompli aux entraînements". Bien que fragilisé par les neuf points perdus à domicile en quatre rencontres, Moez Bououkaz refusera, en revanche, d'accabler ses joueurs, dont le niveau approximatif est pourtant sur toutes les langues à Oran. "Chaque idée, système, stratégie ou philosophie de jeu prend du temps. Voyez Guardiola. Il a fallu attendre sa deuxième saison à Manchester City pour que ça commence à tourner. Avec la qualité de joueurs que nous avons, nous essayons de travailler, de corriger nos imperfections, de progresser. Nous sommes tous impliqués en perspective du même objectif. Comme je suis tous les jours à l'entraînement avec mes joueurs, je connais leurs vraies qualités. J'essaye, alors, de leur demander ce qu'ils arrivent à faire. Le plus important est la progression. Le jour où j'aurai un joueur qui ne progresse pas, ce sera clair : ou bien je n'arrive pas à lui transmettre le meilleur enseignement, ou bien il est limité", a-t-il répondu à la question relative à la différence de niveau entre la qualité du travail effectué à l'entraînement et celle des joueurs le jour de match. La solution ? Bououkaz y a répondu d'une manière suggestive et qui dénote une certaine lassitude mentale. "Il faut marquer des buts. Il n'y a pas d'autres solutions que celle de concrétiser les occasions que l'on se crée. Les attaquants qu'on a sont en train de travailler, de progresser. Il faudra continuer à les encourager. Avec de la confiance, un peu de réussite, ça finira par marcher. Car, les occasions, on les a ! S'il n'y a pas de création, de décalage sur les côtés, s'il n'y a pas la participation des latéraux et l'engagement des milieux de terrain, on peut dire alors que l'entraîneur est un looser ! Mais là, on joue bien au ballon, on a des occasions", s'est-il emporté, avant de retrouver son self-control habituel. "Personne n'est irremplaçable dans ce groupe, on essaye de trouver des solutions, c'est le joueur le plus en forme qui mérite de jouer. Toumi n'a pas encore quatre-vingt-dix ou quarante-cinq minutes dans les jambes. C'est pour cela qu'il est remplaçant. Pensez-vous qu'il existe un entraîneur au monde qui dispose d'un joueur qui pourrait lui faire gagner des matches et le laisserait sur le banc de touche ? Personnellement, ça m'arrange quand tous les joueurs sont prêts. Je n'ai pas peur (de faire des choix). Le plus important pour nous, c'est de faire honneur à nos couleurs. Les supporters l'ont vu, c'est pour cela qu'ils nous ont encouragés à la fin. Ce n'est, du reste, pas pour pleurnicher, mais qu'on nous siffle un penalty de temps à autre, ce ne serait pas de trop", renchérira Moez Bououkaz. Rachid BELARBI