"Notre souhait est de représenter notre candidat, Abdelaziz Bouteflika. Mais seul Dieu sait ce qu'il y aura d'ici à 2019", a affirmé Ould Abbes. C'est à partir du fastueux Palais des nations de Club-des-Pins que le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes a donné, hier, le coup d'envoi officiel de la campagne électorale de son parti pour les élections locales du 23 novembre prochain. Le choix de cette enceinte est un privilège qui n'est pas accessible au commun des partis. Ould Abbes n'a pas manqué d'en remercier publiquement le responsable. "Je tiens à féliciter mon frère Hamid Melzi (DG du Palais des nations, ndlr), d'avoir mis à notre disposition ce lieu symbolique (...)", a soutenu Ould Abbes en guise d'avant-propos, avant d'enchaîner, sans transition apparente, avec des attaques particulièrement virulentes contre le responsable du parti rival, le secrétaire général du RND et non moins Premier ministre, Ahmed Ouyahia, sans le nommer. "Quand je reçois une gifle sur la joue droite, je ne tends jamais ma joue gauche pour en recevoir une autre. Bien au contraire, je le frappe avant qu'on me frappe !", a fulminé Ould Abbes, dans une allusion à peine voilée à Ouyahia. Ceci, avant d'enfoncer encore le clou : "Ceux qui calculent pour 2019 se trompent lourdement. En tout cas, nous ne les laisserons surtout pas le faire sur le dos du FLN. Le FLN aura son candidat." Ould Abbes qualifie le FLN de "colonne vertébrale de l'Etat". "Pour ceux qui ne le savent pas, la colonne vertébrale de l'Etat c'est le FLN", a-t-il revendiqué. Si le vœu d'Ould Abbes est, évidemment, de voir Bouteflika briguer un cinquième mandat, il refuse néanmoins de précipiter les choses tant que, dit-il, "2019 est encore loin et que seul Dieu sait ce qui se passera". "Notre souhait est, bien sûr, de représenter notre candidat, Abdelaziz Bouteflika. Mais seul Dieu sait ce qu'il y aura d'ici à 2019", a affirmé Ould Abbes, non sans intimer l'ordre aux candidats du FLN de ne pas parler de l'option du cinquième mandat, à l'occasion de la présente campagne électorale pour les élections locales. Ceci, quand bien même, martèle-t-il, que le FLN n'a de programme électoral autre que celui du président Bouteflika. Le secrétaire général du FLN, dont le président organique, faut-il le rappeler, reste le chef de l'Etat, incite "ses" candidats à mettre l'accent lors cette campagne électorale, notamment, sur "les réalisations" de l'Algérie depuis l'arrivée de Bouteflika à la tête de l'Etat en 1999. Ould Abbes s'approprie même les acquis sociaux et la subvention des produits de première nécessité. "Les acquis sociaux et la subvention des produits sont maintenus et seront toujours maintenus tant que le FLN qui les a instaurés est encore là pour les défendre", a-t-il osé. "Au FLN, nous n'avons qu'un seul et unique programme à défendre, en l'occurrence le programme de notre président Abdelaziz Bouteflika", a martelé Ould Abbes, suscitant des applaudissements dans l'assistance, composée de militants du parti triés sur le volet. Ce qui n'a pas, toutefois, empêché "l'intrusion" de quelques mécontents à l'instar de deux prétendants à l'APC de Kouba dont les dossiers de candidature ont été rejetés par la direction du parti. Ces deux "indésirables" n'ont pas manqué cette occasion pour dénoncer devant les journalistes "une sanction arbitraire". Selon eux, les neuf premiers candidats de la liste FLN présentée à Kouba ont à peine le niveau primaire. Visiblement conscient de cette situation familière au FLN, et comme pour apaiser les esprits, Ould Abbes n'a pas raté de présenter ses excuses aux malheureux candidats à la candidature pour ces locales, en justifiant cela par la "difficulté et la complexité" de l'opération du choix des postulants. Farid Abdeladim