Le premier responsable du FLN entend, par ailleurs, contester le leadership de l'alliance présidentielle que le patron du RND, également Premier ministre, travaille à réactiver. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbes, n'est pas sur la même longueur d'onde que le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) sur nombre de dossiers. Ainsi, il ne partage visiblement pas la position d'Ahmed Ouyahia, quant à l'affaire Chakib Khelil. Réagissant, hier, à l'ouverture des travaux du bureau politique du parti, aux propos d'Ouyahia qui, dans la matinée de la même journée, sur les ondes la Chaîne III, a estimé qu'"on a été injuste avec Chakib Khelil", Ould Abbes a répliqué en soulignant qu'il a "confiance en la justice", ajoutant, comme pour se démarquer de cette déclaration, que "c'est à Ouyahia d'assumer la responsabilité de ses déclarations". Une manière, donc, de marquer sa distance avec le SG du RND à propos d'un personnage et d'une affaire qui n'ont toujours pas livré tous leurs secrets. Cette attitude d'Ould Abbes vis-à-vis de son homologue du RND et d'un dossier pour le moins controversé, est affichée à quelques jours du début de la campagne électorale pour les élections locales prévues du 23 novembre prochain. Ce qui pourrait donner lieu à des échanges d'amabilités entre les deux responsables des deux formations du pouvoir, surtout le SG du FLN qui a fait également une mise au point concernant le retour probable à l'alliance présidentielle. Sur ce sujet, il ne partage pas tout à fait la vision d'Ouyahia qui veut réactiver ce conglomérat des formations partisanes du chef de l'Etat. "Nous sommes la première force politique du pays et personne ne pourra nous guider", a-t-il répondu, soulignant, de manière sibylline, que si alliance il y a, "ce sera au FLN d'en décider". La sortie d'hier d'Ould Abbes ne s'est pas limitée à porter l'estocade au SG du RND sur ces deux sujets, mais à évoquer ce qu'on peut appeler l'affaire Messahel. Il a estimé, à ce propos, que le FLN "suit de près l‘évolution de la situation", indiquant que la diplomatie "est l'apanage exclusif du président de la République", avant d'ajouter que le ministre des Affaires étrangères "est redevable devant le président Bouteflika". Ould Abbes ne s'est pas arrêté là. Il a ajouté que l'Algérie "est jalousée pour sa stabilité et sa relance économique". À propos des élections locales dont le FLN a installé, officiellement, hier, le directoire de la campagne, Ould Abbes a estimé que ces élections "ont un lien direct avec la Présidentielle de 2019". Il a expliqué que la mobilisation des citoyens dans les localités "serait un signe déterminant pour la prochaine Présidentielle". "Nous voulons que le prochain Président soit le candidat que présentera le FLN", a-t-il encore dit. Concernant la récente déclaration du président du FCE, Ali Haddad, lors de l'université d'été du forum, qualifiant l'ex-Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, de "prédateur", Ould Abbes a botté en touche en rappelant que Tebboune comme Haddad "sont du FLN". Le SG du FLN a souligné, par ailleurs, que le limogeage de Tebboune "n'est pas discutable", puisqu'il a été décidé par le chef de l'Etat. Tout en infirmant les informations selon lesquelles "la base du FLN est en colère" contre la confection des listes de candidature, Ould Abbes a annoncé que son parti sera présent avec 48 listes APW et 1 535 listes APC et que les "contestations" de la base sont "un signe de bonne santé du parti". Mohamed Mouloudj