Le Président a saisi l'occasion de cet anniversaire pour répliquer à ses détracteurs qui doutent de ses capacités à aller jusqu'au bout de son mandat. Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a définitivement fermé la porte du débat sur une éventuelle transition politique, dans son message à l'occasion de la commémoration du 63e anniversaire du 1er Novembre 1954, dans lequel il a, par ailleurs, délivré plusieurs petits messages. Et l'évocation, par le rejet, de la question de la transition souhaitée et à laquelle ont appelé des partis et certaines personnalités, renvoie immanquablement à sa volonté d'aller jusqu'au bout de son mandat. Soit 2019. Sans préjuger comme le suggèrent les partis de l'alliance qui soutiennent son programme de sa volonté de briguer un cinquième mandat, la nouvelle Constitution l'y autorisant. Une option qui circule dans le microcosme politique algérois et que s'autorisent des responsables des partis qui le soutiennent. Une hypothèse que vient accréditer l'affirmation du Président sur la période de transition. Et qui se veut aussi une réponse à tous ceux qui appellent à une élection présidentielle anticipée. Cela d'autant qu'il évoque en parallèle son bilan et son programme mis en œuvre par le gouvernement et qui s'étale jusqu'au printemps 2019. Pour ainsi dire, le Président a saisi l'occasion de cet anniversaire pour répliquer à ses détracteurs, notamment les partis de l'opposition et les personnalités qui doutent et continuent de douter de ses capacités à aller jusqu'au bout de son mandat. "L'ère des périodes de transition est révolue en Algérie dont les institutions politiques ont été sauvegardées au prix de dizaines de milliers de martyrs du devoir national. Le pouvoir se conquiert désormais, aux échéances prévues par la Constitution, auprès du peuple souverain qui l'attribue par la voie des urnes, à la lumière de programmes concrets qui lui seront proposés", lit-on dans le message. Et à l'appui, son bilan dont il détaille les réalisations et les projections de son programme jusqu'à 2019. Il faudra donc attendre 2019 pour les prétendants à la présidentielle. Une optique qui a, d'ailleurs, constitué le socle du discours du SG du FLN qui répète depuis la campagne pour les législatives de mai dernier en réponse à ceux qui appelaient à une transition ou à l'intervention de l'armée pour mettre fin au règne de Bouteflika pour, d'abord, raison de santé et, ensuite, pour son bilan jugé catastrophique. Et d'appeler précisément à la mise à l'écart du jeu politique, de l'armée. "Cette institution républicaine doit donc être tenue à l'abri des surenchères et des ambitions politiciennes", est-il écrit. Un appel qui s'adresse d'emblée à l'ANP dont les missions constitutionnelles sont bien définies et dont elle s'acquitte convenablement ; mais avec cette arrière-pensée sur le rôle qu'elle a toujours joué dans la désignation des présidents de la République. Il se veut aussi un avertissement et une mise en garde contre toute velléité de prendre parti pour un candidat. Ou de s'immiscer dans la course à la présidentielle. Et encore plus, éviter de répondre à l'appel de ceux qui appellent à son intervention pour écourter son mandat. Une manière, vraisemblablement, pour le président de la République de signifier que l'ère des présidents cooptés est terminée. Cela pour consolider la démocratie pluraliste "convaincus que le peuple observe et prononce chaque fois ses arbitrages souverains", est-il souligné dans le message. Et d'appeler la classe politique, enfin, à un consensus pour faire face aux défis économiques et sécuritaires du pays. Finalement, ce message, outre qu'il défend les années de présidence de Bouteflika, et une réponse à ceux qui demandent son départ, est à plus d'un égard, un vœu, une promesse... comme en fait habituellement, le président Bouteflika, depuis 1999. Djilali B.