Des groupes de manifestants ont brièvement interrompu hier la circulation sur des routes et une voie ferroviaire en Catalogne pour protester contre l'incarcération de membres du gouvernement indépendantiste par Madrid et l'émission d'un mandat d'arrêt contre Carles Puigdemont. Après l'incarcération jeudi soir de huit membres du gouvernent destitué et l'émission d'un mandat d'arrêt européen par Madrid contre Carles Puigdemont, actuellement à Bruxelles, des groupes de manifestants ont brièvement interrompu hier la circulation sur des routes et une voie ferroviaire Catalogne. Ce sont les premières protestations de ce genre, confirmées par le service catalan d'information routière, qui a annoncé sur Twitter qu'il y avait eu des coupures sur quatre routes pendant la matinée puis, au bout d'une demi-heure, que ces blocages avaient cessé. Les services ferroviaires de Catalogne ont également fait part d'une occupation des voies dans la gare de Sant Cugat, près de Barcelone, ce qui a provoqué des retards de trains. Le trafic était redevenu normal deux heures plus tard. Un groupe de manifestants a également coupé l'avenue Gran Vía de Barcelone, à l'entrée de la ville. Ces actes annoncent-ils le début de la désobéissance civile à laquelle avaient appelé les dirigeants indépendantistes catalans ? Trop tôt pour le dire avec certitude, mais cela en a tout l'air. Une grande manifestation est prévue dimanche 12 novembre à Barcelone par les indépendantistes catalans. Ceci étant, les auteurs de ces actes affirment que c'est un moyen pour eux de protester contre l'incarcération jeudi soir de huit membres du gouvernent destitué par Madrid, lesquels sont notamment poursuivis pour "sédition" et "rébellion" et encourent des peines maximales de 15 et 25 ans. Le parquet général espagnol les a accusés d'avoir encouragé "un mouvement d'insurrection active" pendant le processus indépendantiste ayant conduit à une proclamation de la "république catalane" le 27 octobre. En outre, Madrid a émis un mandat d'arrêt européen à l'encontre du chef de file des indépendantistes Carles Puigdemont, qui se trouve en Belgique, et qui ont refusé de se présenter au tribunal pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne. L'information a été confirmée par l'avocat belge, Me Paul Bekaert, à la chaîne flamande VRT. "Mon client vient de me dire que (le mandat d'arrêt) a été émis à l'encontre du président et de quatre ministres qui se trouvent en Belgique", a-t-il déclaré jeudi soir. "Cela signifie dans la pratique que la justice espagnole va maintenant envoyer une demande d'extradition au parquet fédéral de Bruxelles", a-t-il ajouté. Interrogé sur le point de savoir si Carles Puigdemont allait rester en Belgique, l'avocat a répondu : "Bien entendu. Il s'est engagé à coopérer pleinement avec les autorités belges." Une fois la demande d'extradition transmise à la justice belge, celle-ci aurait 60 jours pour étudier le dossier. Au cas où sa demande d'extradition serait approuvée par un juge belge, M. Puigdemont fera appel, a précisé Me Bekaert. Merzak T./Agences