La Protection civile algérienne a, officiellement, obtenu, jeudi soir, la certification Usar (Urban Search and Rescue) pour la recherche et le sauvetage en zones urbaines. La cérémonie de remise de cette distinction, par ailleurs décernée par le groupe consultatif international de recherche et de sauvetage (Insarag), s'est déroulée à la Direction générale de la Protection civile (DGPC) après deux ans de labeur des cadres algériens qui ont réussi à réduire les délais de cinq à deux ans pour exceller à un tel niveau de professionnalisme. "C'est après deux années de mise à l'épreuve soutenue d'exercices exécutés aussi bien au niveau national qu'à l'étranger, supervisés par des experts internationaux de renom, qu'un détachement de la Protection civile, relevant de l'unité nationale d'instruction et d'intervention de Dar El-Beïda, a pu arracher la certification aux normes onusiennes Insarag", a déclaré tout de go le patron de la DGPC, Mustapha Lahbiri, lors de cette cérémonie. Ainsi, et conformément aux règles et principes initiés par l'Insarag/ONU, l'équipe algérienne Husar, ayant été soumise à l'évaluation des experts internationaux, est composée de plusieurs groupes dédiés au commandement, au secours médicalisé, à la cynotechnie, à la recherche, au sauvetage et à la logistique, dotés de tous les équipements nécessaires exigés par les certificateurs. Et si la DGPC a adhéré au programme de l'ONU concernant l'Usar, il est évident que l'Algérie aspire à rejoindre un réseau international constitué de 80 pays et organisations placées sous l'égide des Nations unies pour développer des programmes consistants, aux normes communes et aux enjeux majeurs, dont l'intervention à la suite des séismes. En quoi consiste cette distinction onusienne ? Selon les termes de la certification, la DGPC sera tenue de "rendre la préparation et les activités de réponse en cas d'urgence plus efficaces et, ainsi, sauver davantage de vies et minimiser les conséquences néfastes, améliorer l'efficacité de la coopération entre les équipes internationales de recherche et de sauvetage lors des opérations dans des structures effondrées sur les sites de catastrophe et encourager des activités destinées à améliorer l'état de préparation à la recherche et au sauvetage dans les pays sujets à des catastrophes, en donnant priorité aux pays en développement". Selon la plateforme de l'Usar, les soldats du feu algériens auront également à "élaborer des procédures et des systèmes acceptés à l'échelle internationale en vue d'une coopération continue entre les équipes nationales de recherche et de sauvetage agissant sur la scène internationale et élaborer des procédures pour les opérations de recherche et de sauvetage, des lignes directrices, ainsi que des bonnes pratiques, et renforcer la coopération entre organisations concernées lors de la phase d'urgence". Cela permettra à la DGPC d'accéder aux outils de partage du savoir et de l'information, tels que le Centre virtuel de coordination des opérations sur le terrain, et être au standard international des procédures de recherche et de sauvetage. Cela suggère un management, une logistique, de la recherche, du secours-sauvetage, un corps médical qualifié, etc. Selon les évaluations, l'équipe algérienne est composée de moyens humains (86 personnes réparties en 6 groupes) avec des moyens matériels d'une capacité de 12 tonnes pour décrocher cette certification en seulement deux ans. FARID BELGACEM