Pour le président du RCD, l'espoir est permis même si le pouvoir sème le désespoir pour désintéresser le citoyen de la chose publique. "Le pouvoir dit que nous sommes en crise et qu'il n'y a pas d'argent mais cette situation ne nous fait pas peur parce que nous avons les trois clefs de la réussite dans la gestion des assemblées locales et de wilaya, à savoir une gestion solidaire, transparente et efficace", répétait, inlassablement, hier, le président du RCD, Mohcine Belabbas, à chacune de ses haltes dans sept daïras de la wilaya de Tizi Ouzou, inscrites dans l'agenda de la première journée de son périple électoral de deux jours dans la wilaya. De Drâa El-Mizan à Bouzeguène, en passant par Boghni, Aïn El-Hammam, Larbâa Nath Irathen, Tizi Rached et Mekla, le chef de file du RCD se donnait, à chaque fois, le temps d'expliquer devant les candidats de son parti et les importantes foules qu'il drainait, qu'impliquer le citoyen dans la gestion des assemblées, lui présenter des bilan périodiques et apporter des solutions concrètes à ses préoccupations constituent la traduction concrète de ces clefs de réussite qui sont à l'origine du slogan du parti : "Pour une gestion efficace". "Si nous avons fait de la gestion efficace notre slogan et notre credo, c'est parce que lorsqu'il n'y a pas de gestion efficace, quel que soit l'argent qu'on met à la disposition d'un gestionnaire le résultat sera un échec" a, à chaque fois, martelé le leader du RCD non sans citer la gestion du pays qui constitue justement à ses yeux l'illustration parfaite de cette situation. "Même avec une disponibilité financière jamais égalée, le pouvoir a échoué. Une preuve que l'argent à lui seul ne constitue pas la solution au problème. Une preuve aussi que ce que vit l'Algérie n'est pas une crise financière mais plutôt une crise d'hommes. Il n'y a pas d'homme qu'il faut à la place qu'il faut", argumente-t-il tout en mettant en relief le "défaut d'anticipation chez les gestionnaires du pouvoir à tous les niveaux, y compris les centres de décision les plus importants". Autrement dit, explique Mohcine Belabbas, "notre pays n'a, en réalité, même pas le droit de connaître de crise, tant tous les secteurs d'activité sont vierges et qu'il faut juste une volonté et une gestion efficace pour créer des richesses". Mais, a-t-il déploré, "nous avons prédit cette crise et nous les avons prévenus, du temps de l'opulence financière, qu'il s'agissait d'une conjoncture qui n'allait pas durer et qu'il fallait donc réinvestir l'argent du pétrole dans des investissements producteurs de richesses mais nous n'avons pas été écoutés". Voilà maintenant, dit-il, qu'on nous dit qu'il faut imprimer de l'argent. "Un gouvernement qui recourt à la planche à billets est un gouvernement qui a échoué", déclare-t-il, à chaque fois, sous les applaudissements de l'assistance. Pour Mohcine Belabbas, le pouvoir n'a plus d'arguments et c'est même pour cela, dit-il, qu'il a reporté le vote de la loi de finances au 26 novembre au lieu du 21. "Personne n'ignore les graves mesure que réserve cette loi au peuple et si le pouvoir l'a reporté c'est pour permettre à ses partis de pouvoir continuer à mentir au peuple jusqu'aux élections du 23 novembre", a-t-il souligné non sans estimer, toutefois, que l'espoir est permis même si le pouvoir sème le désespoir pour désintéresser le citoyen de la chose publique. Il est à noter que pour la seconde journée de son périple, Mohcine Belabbas se rendra aujourd'hui à Azazga, à Azeffoun et à Tigzirt dans la matinée, puis à Ouaguenoun, à Beni Douala et à Mâatkas dans l'après-midi. Samir LESLOUS