Résumé : De retour chez elle, Nacéra découvre que son mari n'était pas parti en mission. Le doute enfoui au fond d'elle-même refait surface. Elle est certaine que Djamel lui cachait des choses. Elle lève une main : -S'il te plaît, épargne-moi tes sarcasmes. Je vais mettre un peu d'ordre dans la maison. Si ce n'est trop te demander, pense plutôt à faire quelques courses : du pain, du lait, du café, de l'eau minérale, des fruits et légumes et un peu de viande. Djamel, de plus en plus gêné, tourne sur lui-même, puis revient vers Nacéra : -Je n'aimerais pas que le doute s'immisce dans notre couple. -Le doute ? Qui te parle de doute ? Il pousse un soupir : -Tu refuses de m'écouter et de me croire. -Parfaitement. Ce lit est défait, et les couvertures sont encore chaudes. Tu as dormi ici hier soir, Djamel. Je me trompe ? Il baisse les yeux puis les relève vers elle : - Non. Je n'ai pas passé la nuit entière à la maison, je suis rentré à l'aube. - Et tu étais où ? Il lève les mains et les laisse retomber sur ses hanches : - Mais où veux-tu donc en venir ? - Je te repose la question, Djamel. Où étais-tu la nuit dernière ? - Mais je ne te demande rien moi. Tu es restée dans ta famille plusieurs jours. Tu as dis que c'était pour tenir compagnie à ta mère et que Maissa venait de passer un mauvais quart d'heure. J'ai essayé d'être compréhensif. Mais... mais je n'ai jamais douté de toi. - Moi je ne t'ai rapporté que la vérité. Tu peux vérifier bien sûr. Ma pauvre sœur est encore à l'hôpital. Outré, il fronce les sourcils : -Que vas-u chercher là, Nacéra ? Je ne suis pas un monstre tout de même. - Alors... explique-toi. Il baisse les yeux, et répondit d'une voix lasse: - Il n'y a absolument rien à expliquer. Je devais me déplacer dans cette ville de l'Est. Heu... je voulais dire que je me suis déplacé pour régler certains problèmes, et puis je suis revenu en urgence pour une affaire qui ne pouvait attendre. D'ailleurs, (il prend son portable et le brandit tel une pièce à conviction) tu as bien entendu. J'étais en communication. - Oui. J'ai entendu. Je t'ai entendu discuter. Mais avec qui ? Il lui lance un regard plein de reproches : - Je ne te reconnais plus, Nacéra. - Moi non plus figure-toi. Il se mordit les lèvres comme pour cacher leur tremblement, et va chercher un panier dans la cuisine : -Je ferais mieux de sortir faire les courses, j'espère te retrouver plus calme et plus détendue à mon retour. Sans lui laisser le temps de protester, il sort en claquant la porte derrière lui. Nacéra se laisse tomber sur son lit. Elle prend un oreiller et le serre contre elle avant de se mettre à sangloter à fondre l'âme. Lorsque Djamel revient, elle lui sembla plus calme. Elle avait fait le ménage et pris un bain avant de s'occuper du déjeuner. Il dépose son panier et lance : -Voilà, j'ai ramené ce que tu as demandé. Il regarde autour de lui et constate que la table était dressée : - Même s'il ne restait presque rien au frigidaire, je vois que tu as pu préparer le déjeuner. Nacéra hoche la tête : - Je voulais qu'on déjeune ensemble. - Heu... Oui. Bien sûr. Son ton hésitant ne lui avait pas échappé. Elle ravale sa salive et découpe le pain frais avant de le mettre dans une corbeille : - Je n'ai pu faire mieux, mais je pense que ce repas te permettra de tenir jusqu'au dîner. C'est très bien ainsi. J'adore les frites, et cette omelette me semble délicieuse. (À suivre) Y. H.