La sortie du SG du FLN n'a pas duré longtemps. Dans son intervention, Ould Abbes s'est contenté d'égratigner Amara Benyounès et Ahmed Ouyahia. Les responsables du FLN, à Tizi Ouzou, qui espéraient faire du meeting du secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbes, un événement à même de donner un nouveau souffle à leur campagne électorale pour les élections locales du 23 novembre prochain en Kabylie, ne pouvaient être que déçus. Pour cause, Djamel Ould Abbes, dont le meeting devait réunir les militants des trois wilayas de la Kabylie, a dû, faute d'assistance, retarder son discours de près de deux heures. Il s'est vu, ensuite, contraint d'écourter son intervention suite à de répétitives coupures d'électricité qui l'ont, visiblement, fortement perturbé. Durant les quelques minutes de son discours, Ould Abbes, accompagné du président de l'APN, Saïd Bouhedja, et d'un nombre important de membres du bureau politique du parti, a, néanmoins, répondu au président du MPA, Amara Benyounès, qui a accusé le FLN de "squatter la Révolution" avant de critiquer certaines déclarations du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. "Certains nous attaquent quant à la légitimité historique du FLN. Nous ne monopolisons pas l'histoire, mais les faits sont là : c'est le FLN qui a fait la Révolution et, ici, à Tizi Ouzou, vous le savez mieux que tout le monde, car le FLN est né ici, à Ighil Imoula, et les accords d'Evian qui ont consacré l'indépendance du pays ont été signés par Krim Belkacem qui est un des vôtres", a déclaré Ould Abbes, en amalgamant le FLN révolutionnaire et le FLN d'aujourd'hui. Enchaînant avec la crise économique, le SG du FLN en profitera pour critiquer les déclarations d'Ouyahia sans le nommer. "Rassurez-vous, personne ne touchera aux entreprises publiques, c'est un secteur stratégique et un acquis de la Révolution. Personne ne verra également son salaire touché ou non versé. Pour nous, c'est sacré tout comme le maintien des emplois. Le FLN n'acceptera jamais qu'on touche à ces trois choses", a-t-il affirmé avant de verser dans des généralités concernant le développement local. "Tizi Ouzou a connu un développement remarquable durant ces 18 ans de règne du président Bouteflika, et avec tous les chantiers lancés et les projets à venir, cette wilaya, nommée, jadis, la petite Suisse, deviendra, dans 5 ans, la grande Suisse", a-t-il promis. Intervenant avant lui, le chef du groupe parlementaire du FLN, Saïd Lakhdari, n'a pas hésité à exprimer sa nostalgie du parti unique en déclarant que "sous le parti unique, Tizi Ouzou était surnommée la petite Suisse, mais voyez maintenant ce qu'elle est devenue !" Samir LESLOUS