La problématique de la transformation digitale et les perspectives de son développement dans le secteur de la santé en Algérie ont été au centre des débats hier à l'occasion de la première édition des Health Digital Days (HDD), organisée par l'agence de communication spécialisée, Sense Healthcare, à l'Ecole supérieure algérienne des affaires. La télémédecine peut apporter un changement fondamental dans le processus de soins, à travers non seulement l'élimination des barrières géographiques mais aussi les disparités sociales et économiques de l'accès aux soins, ont soutenu, à juste titre, les participants à cette rencontre. Pour le secrétaire général de la Société algérienne de télémédecine, le Pr Mohamed Zeroug, il s'agit également de "mettre fin à l'errance de diagnostic". Dès l'amorce de sa communication, ce spécialiste en gastro-entérite a planté le décor à travers un cas concret d'"errance médicale". Un bébé présentant des rougeurs sur la peau, sans diagnostic précis pendant trois mois. "Il a fallu présenter le cas à un spécialiste et en trois clics, et il a déterminé un déficit en zinc", a expliqué le Pr Zeroug. Le conférencier a présenté d'autres cas où la télémédecine a été utilisée à des fins d'assistance dans l'application d'une mesure thérapeutique tout en précisant que l'exercice de la médecine à l'aide de moyens de télécommunication peut comprendre également la vidéoconférence, avec ou sans recommandation de traitement. "Au regard de l'immensité de notre territoire, la télémédecine devient une solution et une nécessité pour offrir des soins de qualité, même dans les zones les plus enclavées."Le moment est venu, selon lui, d'envisager un cadre légal de transmission de données des patients pour permettre à toutes les entités médicales d'aller vers cette pratique susceptible d'éviter la redondance des examens médicaux notamment. De son côté, le Dr Benhabla a fait part de l'expérience de la Société algérienne de médecine générale dans l'utilisation des supports numériques. Cette pratique a, notamment, permis la constitution d'une banque de données référentielle de tous les médecins généralistes établis sur le territoire national. À ce titre, l'une des priorités de l'Agence thématique de la recherche en science de la santé (ATRSS) exerçant sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur concerne les innovations technologiques. Le directeur général de l'ATRSS, le Pr Nabil Aouffen, nous a déclaré, en marge des Health Digital Days, que les appels d'offres, selon les programmes nationaux, pour des projets de recherche en science sont lancés après l'établissement d'un diagnostic et des priorités. "Quand les projets sont pertinents on les finance." 20 milliards de dinars sont dégagés annuellement par l'Etat pour la recherche en Algérie. La part du secteur de la santé n'est pas déterminée d'avance. "En fonction de la pertinence des projets que j'ai dans mon couffin, je vais négocier leur financement avec la tutelle. La seule limite, c'est le respect de la loi d'orientation de 2015, qui édicte des critères majeurs dont l'impact socioéconomique du projet et l'intersectorialité." Le Pr Aouffen a indiqué que la mutation profonde que connaît le pays a imposé un besoin de recherche en matière de cancer, de neuroscience et d'innovations technologiques. 11% des projets déjà financés par l'Agence thématique de la recherche en science de la santé relèvent du domaine des innovations technologiques. Nissa H.