L'équipe nationale de football est en train de perdre son football, n'en déplaise à quiconque dira le contraire. Elle est devenue une équipe expérimentale, et le nouveau sélectionneur national Rabah Madjer, qui a certes parlé de renouveau après les deux rencontres du mois de novembre (Nigeria et RCA), ne donne aucun signe positif. Un jeu décousu, un manque de grinta et une tactique pitoyable, tels sont les enseignements tirés de ces deux sorties. Pour la dernière confrontation face à la modeste équipe de la République centrafricaine, Rabah Madjer a opéré quelques changements, et après le 4-3-2-1 face au Nigeria, il a opté pour un 4-2-3-1. Le calibre de l'adversaire lui a permis des changements, notamment dans l'entrejeu en s'orientant plutôt vers un groupe plus offensif en supprimant la sentinelle, mais cela n'a rien apporté. La preuve, l'équipe s'est contentée d'une seule occasion durant la première période ponctuée par un but signé Brahimi. C'est du 100% de réussite grâce à un travail individuel. Madjer a misé sur deux récupérateurs, à savoir Medjani et Ferhat. Le choix de poste pour l'ancien Usmiste reste discutable, lui qui peut être rentable sur les côtés. Ces deux éléments ont eu du mal à prendre le dessus au milieu du terrain devant des joueurs centrafricains moyens. Madjer a composé un quatuor offensif emmené par un trio d'animation, Brahimi, Mahrez et Djabou, mais ce n'est pas pour autant que l'équipe s'est imposée devant les buts. Beaucoup d'observateurs s'attendaient à voir la titularisation de Bounedjah en pointe, mais il semble que Madjer maintient sa confiance à Slimani en dépit de l'inefficacité affichée par ce dernier, dont le dernier but remonte au 23 janvier 2017, soit presque 10 mois, lorsqu'il avait inscrit un doublé face au Sénégal pour le compte de la dernière rencontre de la phase de poules de la CAN 2017. Finalement, l'attaquant de Leicester est parvenu à renouer avec les filets après 236 jours de disette, mais ce n'est pas pour autant qu'il fut pesant sur la défense adverse. En défense, Madjer a recomposé une charnière centrale habituelle avec Mandi et Cadamuro, histoire de donner une occasion au jeune défenseur latéral du Paradou Arous d'honorer sa première cape avec les Verts. Abdellaoui semble être promu pour le poste de latéral gauche, mais il a semblé plutôt égaré sur le terrain. La sélection nationale a, certes, renoué avec la victoire après cinq mois (la dernière victoire c'était le 11 juin 2017 face au Togo), mais la qualité de son jeu était loin d'être convaincante. Le staff technique a du pain sur la planche, et heureusement que les prochaines échéances auront lieu dans cinq mois (mars 2018). Si Madjer et son staff ne peuvent être jugés pour la simple raison qu'ils viennent d'entamer leur mission, il faut reconnaître que l'équipe nationale est en train de perdre son football. Le massacre a commencé après le Mondial 2014, et les successeurs de Halilhodzic, à savoir Gourcuff, Rajevac, Leekens et Alcaraz, n'ont fait que dégrader le niveau de la sélection nationale, pourtant composée de joueurs que beaucoup d'équipes nous envient. L'équipe est devenue sans âme, totalement détruite physiquement, techniquement et mentalement, d'où les résultats que tout le monde connaît. L'équipe nationale est en perte de vitesse et il faudrait un diagnostic pour localiser le mal. Les Algériens ne reconnaissent plus le niveau des Mandi, Ghoulam, Bentaleb, Taïder, Mahrez, Slimani et Brahimi en sélection. L'intriguant, c'est que ces mêmes joueurs brillent pratiquement à chacune de leurs sorties avec leurs clubs respectifs. Sont-ils affectés mentalement ? N'ont-ils plus d'envie de jouer pour cette équipe nationale ? Y aurait-il des tiraillements dans le groupe ? Jouent-ils la peur au ventre face aux exigences des supporters ? Des questions auxquelles Madjer et ses assistants devraient répondre par le travail en commençant par établir un véritable diagnostic et attaquer le mal à la base pour reconstruire solidement un football qui n'est pourtant pas dépourvu de talents. Malik A.